"Dépenser d'un seul coup toutes ces réserves": des restaurateurs veulent supprimer le plafond d'utilisation des titres-restaurants

Les bénéficiaires de titres-restaurant devraient pouvoir utiliser l'intégralité de leur solde dans les restaurants d'un seul coup, a plaidé lundi le président de l'association française des maîtres restaurateurs, appelant en revanche à maintenir le plafond journalier dans les supermarchés, alors que le système est en pleine réforme.
"Libérez complètement le plafond pour les restaurants. C'est-à-dire qu'avec le télétravail, avec plein de choses qui ont changé, il y a 5,5 millions de consommateurs qui ont des réserves de titres-restaurant", a affirmé Alain Fontaine, président de l'association française des maîtres restaurateurs (AFMR), sur TF1.
"Donc il faut libérer ça, alors soit toute l'année ou soit sur des périodes Noël ou vacances, et que les familles puissent dépenser d'un seul coup toutes ces réserves de titres-restaurant. C'est ça qui est important", a-t-il souligné.
La réforme des titres-restaurant, portée par la ministre du Commerce et des PME Véronique Louwagie, pérennise leur utilisation pour faire les courses alimentaires, suscitant la colère des professionnels du secteur de la restauration. La ministre mise sur une application "à l'automne 2025 ou au printemps 2026".
Pas de double plafond
La piste d'un double plafond d'utilisation, plus élevé dans les restaurants que dans la grande distribution, a été abandonnée, au grand dam d'organisations patronales de restaurateurs, qui demandent une réintroduction de cette mesure. "Je ne demande pas ça parce que le titre-restaurant doit évoluer absolument", a toutefois indiqué Alain Fontaine, interrogé sur ce point.
Selon lui, en revanche, "ce qu'il faut faire, c'est qu'effectivement il y a une crise de pouvoir d'achat, donc garder le plafond pour les supermarchés à 25 euros [par jours, ndlr] et surtout ne jamais l'augmenter".
La possibilité de faire toutes ses courses alimentaires avec ces titres (sauf l'alcool, les confiseries, les produits infantiles et les aliments animaliers), et seulement des articles prêts à consommer, un dispositif temporaire lancé en 2022 et prorogé chaque année, sera pérennisée à partir de 2027. Le gouvernement fait valoir la popularité de cette possibilité auprès des salariés ainsi qu'un changement des modes de consommation, entre télétravail et repas préparés à la maison puis apportés sur le lieu de travail.
Les restaurateurs de l'Umih - première organisation patronale du secteur - et du GHR évaluent à 1,5 milliard d'euros leur manque à gagner depuis l'extension du dispositif pour faire toutes les courses.