Dans le Cantal, un restaurant sans serveur veut proposer "une cuisine du terroir" 24h/24

Les casiers réfrigérés du restautant automatisé installé dans le Cantal. - H24
À midi, 18 heures ou même minuit... On peut désormais s'arrêter et manger à n'importe quelle heure dans le village-étape de Massiac (Cantal). Un restaurant au concept singulier, "H24, repas du terroir", a ouvert le long de l'autoroute A75 vendredi dernier, comme l'a relaté Le Parisien: celui-ci est totalement automatisé et sans serveur.
"Nous sommes dans une zone très rurale", explique à BFMTV.com Marvin Lassalas, responsable production de H24 et camarade d'école de commerce de Pierre, le fils de la gérante.
"Malgré tout, il y a énormément de passage", poursuit-il. "Sauf que dans le coin, beaucoup de bars et restaurants ferment tôt. Même trouver un sandwich est devenu très compliqué."
Une "alternative" aux restaurants
Chez H24, pas de problème: les clients peuvent venir se servir et manger librement sur place grâce aux 36 "casiers gourmands" mis à disposition par Christine Boyer Hajfani et son mari, un couple à la tête du réseau familial d'établissements hôteliers VillageFani. Chaque jour, le chef François Cherbetian confectionne en cuisine environ huit plats qu'il met ensuite sous vide, avant de les placer dans les casiers réfrigérés à l'intérieur du restaurant.
"On veut être une alternative aux restaurants, pas des concurrents", insiste Marvin Lassalas.
Salades, poisson, viandes du terroir ou même tapas... Sur le menu, les choix sont variés. Le client, lui, n'a plus qu'à payer grâce à la borne, à réchauffer son plat dans un micro-ondes et à s'asseoir pour déguster des plats du terroir, cuisinés le plus possible avec des produits locaux. Avant de devoir débarrasser par eux-mêmes, et de trier leurs déchets.

Un chef qui travaille selon ses horaires
À ce jour, "H24" a attiré près d'une quarantaine de curieux. Si les gérants craignaient "un manque de convivialité", ils se disent "surpris" par l'attitude des clients qui semblent sympathiser entre eux et s'entraident pour apprivoiser le concept.
Christine Boyer Hajfani et son mari ont dû investir dans deux grosses machines pour monter ce projet innovant: l'une pour mettre les plats sous vide sans ajouter de conservateur, l'autre pour stocker ces plats dans des casiers frais. Le chef cuisinier, lui, est ravi. À 55 ans, il n'a plus à subir le stress du service entre midi et deux. Désormais, il peut travailler aux horaires qui lui conviennent.
Un concept similaire, un distributeur de plats gastronomiques cuisinés sur place, avait déjà ouvert en février dernier à Ruelle, en Charente. Grâce à une machine, il permettait également d'acheter ses plats à n'importe quelle heure de la journée, à la seule différence qu'il n'était pas possible de les manger sur place.