Coup d'envoi raté pour les soldes d'été

Les premiers jours le laissaient présager, la première semaine le confirme: les soldes d'été déçoivent les commerçants. Sur les onze premiers jours des soldes, du 22 juin au 2 juillet, le chiffre d'affaires de l'habillement chute de 19% par rapport à 2019, selon les chiffres issus du panel Retail Int. pour l'Alliance du commerce. La forte baisse du trafic (-28%) est trop importante pour être contrebalancée par la hausse du panier moyen (+5%), tandis que le taux de transformation reste stable (+0%): les clients se déplacent moins, mais n'ont pas forcément acheté davantage.
La situation est morose depuis le début de l'année: selon l'Alliance du commerce, l'activité des enseignes d'habillement a décliné de 5% sur le premier semestre par rapport à la même période en 2019. Le marché souffre surtout dans les magasins, du fait des contraintes sanitaires et des préoccupations sur le pouvoir d'achat, où il chute de 9% sur la période: les fortes décrues du début d'année (-24% en janvier, -7% en février, -9% en mars) et de juin (-13%) annulent l'embellie du printemps (+1% en avril et +11% en mai).
Gares et centres-villes pénalisés
Dans le e-commerce, l'activité est nette progression (+68%) au premier semestre par rapport à 2019, mais baisse fortement si l'on compare à 2021 (-27%). "Après deux années consécutives de forte croissance", le commerce en ligne "semble avoir atteint un plafond", souligne l'Alliance du commerce.
Tous les types d'emplacement affichent une baisse de chiffres d'affaires entre janvier et juin: si les zones d'activités en périphérie des villes limitent la casse (-3%), ce n'est pas le cas des centres-villes (-10%), des centres commerciaux (-11%) et surtout des gares (-18%), pénalisés par la crise sanitaire et le télétravail. Seuls les magasins type "outlets" s'en sortent, avec une croissance de 8% au premier semestre, profitant de la promesse de promotions et de stocks plus importants que d'habitude en raison des confinements successifs.