Cigarettes: vers une hausse des prix de près de 5% en 2024

Le 27/11/2023 à 17h36 - mis à jour le 27/11/2023 à 18h08

La fiscalité sur le tabac est désormais réévaluée en fonction de l’inflation de l’année précédente. Le paquet de cigarettes "premium" devrait s’approcher des 12 euros.

Si vous fumez, préparez-vous à payer vos cigarettes ou votre tabac à rouler plus cher l’année prochaine. Selon le quotidien Les Echos, le prix moyen du paquet devrait augmenter de 40 à 50 centimes. Une hausse liée au fait que, désormais, la fiscalité appliquée au tabac suit précisément le rythme de l’inflation moyenne de l’année précédente. Inflation moyenne qui devrait être proche des 5%.

Le prix moyen du paquet devrait ainsi dépasser les 11,50 euros. Et les 12 euros devraient être atteints pour certaines des marques "premium". En deux ans, le prix moyen des cigarettes aura ainsi augmenté de 1 euro et, par rapport à 2017, la hausse dépassera les 60%.

84% de taxes sur un paquet à 11 euros

Les cigarettes sont ainsi devenues le produit le plus taxé en France. Sur un paquet vendu 11 euros, 9,24 euros finissent dans les caisses de l’Etat et de la Sécurité sociale, 1,11 euro reste dans la poche du buraliste, ce qui laisse 65 centimes au fabricant. Il convient néanmoins de préciser que ces taxes ne couvrent pas le coût du tabagisme pour l‘Assurance maladie.

Le dernier projet de loi de finances de la Sécurité sociale estimait que les dépenses de santé directement liées aux effets du tabagisme se situaient dans une fourchette allant de 20 à 26 milliards d’euros. Alors que les recettes fiscales (hors TVA), elles, peinent à dépasser les 14 milliards d’euros. Le quotidien Les Echos évoque le chiffre de 13,7 milliards d’euros pour cette année, soit un montant inférieur au niveau indiqué dans les prévisions budgétaires (14,4 milliards d’euros pour 2023).

Pourquoi le prix des cigarettes va-t-il encore augmenter en 2024?

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En 5 ans, les buralistes ont vu leurs ventes de cigarettes fondre de 40%

Si les cigarettes sont de plus en plus taxées, c’est en partie pour que les fumeurs contribuent davantage au coût que génère leur consommation de tabac. Mais le but affiché est de les inciter à arrêter. Et sur ce plan, l’objectif ne semble pas vraiment atteint.

Certes les ventes des buralistes français ne cessent de baisser. Selon le suivi mensuel que réalisent les douanes, ils ont vendu le mois dernier, l’équivalent de 123,5 millions de paquets de 20 cigarettes, contre 204,3 millions en octobre 2018, soit une baisse de quasiment 40%. Sauf que le nombre de fumeurs, lui, ne baisse pas.

La part des adultes qui fument n'a pas baissé par rapport à 2017

Parmi les 18-75 ans, ils étaient, selon l’enquête annuelle réalisée par Santé Publique France, 32% à fumer de façon occasionnelle ou quotidienne en 2017. Cinq ans plus tard, ce pourcentage n’a quasiment pas baissé (31,8%). On peut certes espérer que les fumeurs ont réduit leur consommation, mais force est de constater que les saisies par les douanes de tabac de contrebande ont fortement augmenté.

De même que les achats des fumeurs français dans les magasins duty free ou directement dans les pays où le tabac est bien moins taxé. D’autant plus que désormais, dans certains Etats membres de l’Union européenne, le paquet coûte quatre fois moins cher qu’en France.