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Assurances obsèques: "Plus on vit vieux plus on risque de cotiser à fonds perdus"

L'association 60 millions de consommateurs dénonce les "placements ruineux" que constituent les contrats d'assurance obsèques souscrits afin d'obtenir un capital pour financer ses funérailles.

L'association 60 millions de consommateurs dénonce les "placements ruineux" que constituent les contrats d'assurance obsèques souscrits afin d'obtenir un capital pour financer ses funérailles. - Romain Lafabregue-AFP

L'association 60 millions de consommateurs s'est penché sur les contrats d'assurance obsèques souscrits afin d'obtenir un capital pour financer ses funérailles, dans une étude publiée ce jeudi. Et pour elle, les cotisations dépassent en moyenne largement les sommes reçues.

"Plus on vit longtemps, plus on a de risques de cotiser à fonds perdus", résume 60 millions de consommateurs dans une étude publié ce jeudi qui analyse onze contrats d'assurance obsèques vendus par les principaux acteurs du marché.

Quel que soit le montant des versements, la personne reçoit le capital choisi à la signature du contrat dont le but est de financer les funérailles de son souscripteur. Résultat: les cotisations dépassent largement la prime reçue. En moyenne un souscripteur de 62 ans verse ainsi 5385 euros sur vingt ans pour récolter à peine plus de 4000 euros.

Des frais de gestion "très gonflés"

L'association pointe également des "frais de gestion très gonflés" et des délais de versement qui peuvent parfois atteindre un mois, après réception de multiples pièces justificatives.

"Ce sont parfois des personnes pas forcément riches qui font ça pour éviter à leurs familles d'avancer les frais mais en réalité la famille doit les avancer car elle doit d'abord présenter une liste de justificatifs longue comme le bras", s'indigne Christelle Pangrazzi, rédactrice en chef adjointe de ce hors-série de 60 millions de consommateurs.

Un manque d'éthique autour des crémations

Dans un numéro largement consacré au "business de la mort", l'association épingle également le manque d'éthique autour des crémations. Les matériaux précieux issus des prothèses, dents ou stérilets qui ne brûlent pas, sont par exemple collectés par des entreprises de recyclage puis revendus à diverses entreprises pour être réutilisés. Deux sociétés, la française EMC et surtout le néerlandais OrthoMetals se partagent ce business.

EMC évalue à entre 500.000 et 700.000 euros les 10 à 12 tonnes de métaux récupérés chaque année sur laquelle l'entreprise prélève 20% avant de rétrocéder le reste aux crématoriums qui peuvent utiliser la somme comme bon leur semble.

Les pompes funèbres entrent enfin elles aussi dans le collimateur de l'association, cette fois pour l'opacité de certains devis. De nombreuses prestations non obligatoires sont présentées comme "courantes" poussant ainsi les familles à y souscrire. Selon un arrêté de 2010, les prestations obligatoires pour une inhumation restent minimes: un véhicule agréé pour le transport du corps, un cercueil de 22 millimètres d'épaisseur avec une garniture étanche et quatre poignées ainsi que les opérations nécessaires pour l'enterrement.

Frédéric Bergé avec AFP