Alimentation, sorties, alcool, Netflix... Ce que les Français sacrifient ou pas face à l'inflation

Plus de 6% d'inflation en moyenne en France, des pics à 10% dans l'alimentation... Le portefeuille des Français est mis à rude épreuve depuis plusieurs mois. Un contexte tendu qui oblige les consommateurs à modifier leurs habitudes d'achats. Pour autant, les Français ne sont pas (encore) prêts à tous les sacrifices, comme le montrent deux études récentes.
Ainsi, selon OpinionWay pour Younited*, deux tiers des Français interrogés (64%) ont déjà modifié ces habitudes.
Concrètement, 46% des sondés ont rogné sur leurs courses alimentaires: 41% renonceraient ainsi à acheter des produits de marque et 48% se tourneraient vers des produits premier prix ou des marques distributeurs. Par ailleurs, 40% ont dû faire des économies sur leur facture d’énergie.
Pas de baisses des dépenses pour le tabac et l'alcool
Au niveau des loisirs, 20% des Français déclarent avoir renoncé aux sorties au restaurant et aux sorties culturelles (24%). Un Français sur quatre a même annulé des voyages et des vacances.
Mais dans le même temps, 68% n’ont pas amputé leur budget tabac (malgré des paquets de cigarettes à plus de 10 euros) et 52% n'ont pas touché à leurs dépenses d'alcool.
Dans une autre étude** réalisée par Cutsplace, si 28% des consommateurs comptent limiter les sorties, 39% n'entendent pas restreindre les dépenses liées aux enfants (39%) mais aussi celles liées à la téléphonie et la vidéo à la demande (31%) genre Netflix.
Un arbitrage qui pourrait néanmoins évoluer si la hausse des prix prenait encore de l'ampleur. Au Royaume-Uni où l'inflation est plus élevée qu'en France (plus de 10%), les plateformes de streaming et de vidéo à la demande figurent en tête des loisirs sacrifiés sur l’autel de la baisse du pouvoir d’achat.
Plus de 1,5 million d’abonnements ont été résiliés au cours du 1er trimestre 2022 dans le pays, selon une étude de Kantar. Toujours selon cette même enquête, 38% des foyers britanniques envisageraient de délaisser leurs abonnements, contre 29% au quatrième trimestre.
Touche pas à mon Netflix
"Aujourd’hui, on voit que les Français ont défini leurs priorités de rentrée: dépenses durables pour l’habitat, pour les enfants, et communication avec l’entourage grâce à la technologie. Ils se préparent, finalement, à adopter un mode de vie plutôt sobre, mais sans renoncer aux avantages de la modernité" commente Nicolas Marette, fondateur de Custplace.
Pour autant, les Français sont lucides voire pessimistes sur la suite des événements. Selon Younited/OpinionWay, en dépit du vote du projet de loi Pouvoir d’Achat, seuls 16% des Français estiment que le gouvernement va régler le problème. De même, ni les grandes enseignes de distribution (14%), ni les commerçants de proximité (13%) ne semblent être à même d’apporter des solutions.
Près de 9 Français sur 10 estiment d'ailleurs que cette inflation sera durable, en particulier pour leurs dépenses contraintes. Un quart des Français (27%) estime même que tous les prix vont augmenter.
*: Enquête menée auprès d’un échantillon de 1010 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées en août 2022.
**: Cutsplace a interrogé un échantillon représentatif de 1127 Français