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Accusé d'abus de biens sociaux, l'ex-PDG de Smoby pourrait avoir à payer 5 millions d'euros 

Jean-Christophe Breuil, ex-PDG de Smoby et petit-fils du fondateur.

Jean-Christophe Breuil, ex-PDG de Smoby et petit-fils du fondateur. - JEFF PACHOUD / AFP

Le parquet a réclamé la confiscation de 5 millions d'euros et une peine de prison contre Jean-Christophe Breuil, l'ex-PDG de Smoby soupçonné d’avoir détourné 10 millions d’euros de la société.

Il est accusé d’avoir détourné 10 millions d’euros de Smoby alors que l’entreprise était en grande difficulté. Dans le cadre du procès de cette affaire, le procureur a requis ce lundi la confiscation de 5 millions d'euros et une peine de quatre ans de prison, dont trois ans et demi avec sursis, à l’encontre de l’ex-PDG de Smoby Jean-Christophe Breuil.

Jean-Christophe Breuil comparaît depuis le 30 septembre avec six autres prévenus, devant le tribunal correctionnel de Nancy pour 16 infractions, dont abus de biens sociaux et blanchiment. Des infractions commises de 1999 à 2008 entre Lavans-lès-Saint-Claude dans le Jura, où se trouve le siège du groupe, la Suisse et Hong-Kong.

Avant ce procès, l'ancien PDG aujourd’hui âgé de 49 ans avait effectué six mois de détention provisoire et avait fait l'objet d'une interdiction de gérer une entreprise pendant quatre ans.

Le procureur a également requis à l'encontre d'un cadre historique du groupe, "le complice indispensable" a réclamé 24 mois de prison dont 18 avec sursis et des peines d'amende allant de 10.000 euros avec sursis à 50.000 euros contre trois autres prévenus: deux anciens dirigeants de sociétés du groupe et un commissaire aux comptes. Le magistrat a demandé au tribunal de trancher le cas d'un second commissaire aux comptes.

Dans ses réquisitions, le procureur a détaillé "les trois modes opératoires" imaginés pour détourner des fonds: une commission de 6% sur les achats du groupe en Asie, une facturation au préjudice de plusieurs sociétés du groupe par des sociétés offshore, dont Jean-Christophe Breuil était bénéficiaire, et des détournements sur les prix de vente des jouets d'une société. "Il a multiplié les détournements, qui existaient depuis plusieurs années, sans prendre en considération la situation financière de Smoby", a pointé Vincent Légaut.

Une enquête initiée en 2007

Avec les sommes détournées, l’ex-PDG se serait acheté un chalet et aurait contracté des contrats d'assurance-vie à son nom. Ce système frauduleux a aussi permis de soutenir l'acquisition de sociétés du secteur pour hisser le groupe aux premiers rangs des fabricants de jouets français et européens.

Smoby, qui employait 2.830 salariés et affichait un chiffre d'affaires de 350 millions d'euros en 2007, avait été placé l'année suivante en liquidation judiciaire en raison de difficultés financières liées au rachat d'un concurrent.

Le parquet avait ouvert une enquête en 2007, après la diffusion d'un tract syndical dénonçant des irrégularités de facturation. L'avocat historique du groupe, Bernard Jacquet, était poursuivi pour différentes infractions, mais il est décédé début 2019.

N.G. avec AFP