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À 3.157 euros, le coût de la rentrée étudiante encore en hausse

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Tous les postes de dépense sont en hausse cette année et les étudiants accentuent leurs arbitrages. L'alimentation est ainsi encore plus sacrifiée.

"Insurmontable". Voilà comment est qualifié le coût de la rentrée étudiante 2024 dans le traditionnel indicateur* réalisé par la Fage qui réunit les associations étudiantes.

Le total atteint en effet 3.157 euros pour un étudiant non boursier (soit une hausse annuelle de 2,79%) et même 4.395 euros pour un étudiant ultra-marin.

En cause, "une augmentation marquée des frais spécifiques de rentrée, poussée par une augmentation de tous les postes de dépenses".

Les frais d'inscription à l'université bondissent de +3% en moyenne à 175 euros (une première depuis 2018 note la Fage).

"Cette augmentation a un impact néfaste sur l'accès à l'enseignement supérieur pour des centaines de milliers d'étudiants qui devront s’acquitter de 175 euros pour une inscription en licence (+5 euros), 250 euros en master (+7 euros) et 391 euros en doctorat (+11 euros)", peut-on lire.

Coût de la rentrée étudiante 2024
Coût de la rentrée étudiante 2024 © Fage

Le matériel pédagogique spécifique (manuels...) flambe de 17% à 176 euros. "Certains frais pédagogiques, fortement recommandés par le corps enseignant, ou même essentiels au bon suivi du cursus (et donc normalement à la charge de l’établissement de formation ou de stage), sont aujourd’hui encore à la charge des étudiants", explique la Fage.

L'inflation touche aussi les fournitures classiques: +1,7% à 217 euros.

Le loyer pèse lourd

"Ainsi, pour nombre d’étudiants la rentrée universitaire se révèle être une étape presque insurmontable, conditionnée par les aides familiales ou le salariat contraint. Les étudiants non boursiers, majoritaires, sont frappés de plein fouet par l’augmentation des frais spécifiques de rentrée", s'alarme la Fage.

Dans le même temps, les frais de vie courante augmentent de 1,3% à 1.238 euros (1.402 euros en Ile-de-France), portés par le logement avec +2,5% pour le loyer (évalué à 563 euros) et le dépôt de garantie (+2,5% à 563 euros).

En Ile-de-France, le coût du logement (688 euros) peut ainsi représenter la moitié des dépenses de vie courante d'un étudiant.

Les frais liés à la santé progressent également puisque le coût d'une complémentaire augmente de 2% à 341 euros.

À 204 euros, l'alimentaire représente un poste de plus en plus lourd, conséquence, 20% des étudiants ne mangent pas à leur faim.

"L’alimentation devient la première variable d’adaptation budgétaire pour les étudiants. Ces dernières années, le budget alimentaire a fortement augmenté à cause de l’inflation, pourtant sans augmentation suffisante des aides sociales. Pour un même budget, des étudiants ont dû choisir entre sacrifier leur nombre de repas ou la qualité de leur alimentation", souligne l'étude.

"Ainsi, les frais de logement, de nourriture, de transport,et autres dépenses nécessaires au quotidien, représentent une source de stress croissante pour les étudiants en créant une forte tension financière", peut-on lire.

*: L’indicateur global est obtenu en faisant la somme des frais de vie courante et des frais spécifiques de rentrée calculés pour le mois de septembre. Une moyenne des sommes obtenues est alors effectuée pour les différentes régions, pondérée en fonction de leurs effectifs étudiants respectifs. Pour la rentrée 2024, la FAGE a également souhaité mettre en lumière certains frais dits modulaires, qui s’appliquent à certains étudiants selon leurs situations spécifiques.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business