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"70% du textile en France a les mêmes fournisseurs que nous": le porte-parole de Shein France se défend après la polémique Pimkie

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Le partenariat entre Shein et Pimkie a provoqué la colère du secteur du prêt-à-porter français qui a dénoncé une alliance "inacceptable".

Une alliance difficile à avaler pour le prêt-à-porter français. Mardi, Shein a annoncé un "partenariat stratégique" avec l'enseigne Pimkie qui va pouvoir distribuer ses articles sur la plateforme chinoise dans le cadre du programme "Shein Xcelerator".

Ce programme vise à "accompagner les marques françaises établies dans leur digitalisation, dans leur internationalisation", a indiqué sur BFM Business Quentin Ruffat, porte-parole Shein France.

"Je rappelle que nous vendons dans 160 pays donc grâce à ce partenariat, Pimkie va désormais pouvoir être distribuée dans 160 pays, en leur mettant à disposition un ensemble de services sur mesure comme nos services logistiques, notre production à la demande, nos gestions de commandes en ligne et tous nos outils marketing", a-t-il ajouté.

De leur côté, les fédérations textiles françaises ont fustigé ce partenariat qualifié d'"inacceptable" par l'Alliance du commerce qui accuse Shein de "ne respecter aucune des règles que les autres enseignes s'efforcent d'appliquer".

Les patrons ont la parole : Quentin Ruffat - 17/09
Les patrons ont la parole : Quentin Ruffat - 17/09
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Les enseignes françaises "ont les mêmes fournisseurs que nous"

En difficulté depuis plusieurs années, les acteurs de la mode et du textile s'impatientent de la lenteur législative face à Shein, Temu ou AliExpress, grandes plateformes asiatiques de l'e-commerce accusées d'inonder le marché européen de produits à prix cassés et non conformes, de concurrence déloyale, de pollution environnementale et de travail indigne.

Mais pour Quentin Ruffat, Shein n'est "absolument pas" responsable des difficultés du secteur de l'habillement. "Le problème du prêt-à-porter français est qu’il y a eu une difficulté dans la réflexion sur les nouveaux modes de consommation, sur la digitalisation", a-t-il indiqué, précisant "que 5% du chiffre d'affaires des marques de prêt-à-porter français" provient du digital.

En outre, si Shein a autant de succès auprès des consommateurs c'est parce que "nous avons compris leurs besoins, leurs aspirations", a poursuivi le porte-parole du groupe en France. Et "si nos prix sont aussi bas c'est uniquement grâce à notre modèle économique de production à la demande qui nous permet de limiter les invendus, de limiter le stock et donc de le répercuter sur le prix final de nos produits".

Car "plus de 70% de la production textile des marques de prêt-à-porter françaises se fait en Chine, chez les mêmes fournisseurs que nous", a encore ajouté Quentin Ruffat qui appelle à "arrêter d'opposer" les deux modèles.

"Prenons le meilleur des deux mondes. On est à la disposition (des enseignes), on a envie de travailler avec eux, nous voulons échanger avec eux", a conclu le porte-parole, assurant que des discussions sont en cours "avec d'autres marques" tricolores pour nouer de nouveaux partenariats.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco