30, 40, 60 euros… Ces tarifs de consultations médicales qui vont augmenter

Les tarifs des généralistes et des spécialistes vont augmenter cette année. En contrepartie, les praticiens devront réduire leurs prescriptions de médicaments et d'arrêts de travail.

La négociation entre les médecins généralistes et spécialistes et l'Assurance maladie a été longue et âpre mais elle débouche ce mardi sur la signature d'une nouvelle convention sur cinq ans qui acte l'augmentation de nombreux tarifs médicaux, augmentations qui seront progressivement appliquées d'ici la fin de l'année.

Pour la Sécu, l'addition est salée: 1,6 milliard d'euros de dépenses supplémentaires en cinq ans. Mais elle attend aussi des praticiens des économies à travers une baisse du nombre de prescriptions de médicaments et d'arrêts de travail. Voici ce qui change pour les patients.

L'invité de Charles Matin : Médecins, la consultation bientôt à 30 euros - 20/05

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Généralistes: la consultation passe à 30 euros

C'est la mesure la plus visible pour les Français: la consultation chez le médecin généraliste passera donc de 26,50 à 30 euros, à partir du 5 décembre, soit une augmentation de 13,2%.

C'est moins que les exigences de ces professionnels qui mettent en avant une augmentation forte de leurs charges et la perte d'attractivité pour les jeunes diplômés.

Les patients continueront à être remboursés à 70% par la Sécurité sociale, le reste étant pris en charge par la mutuelle.

Les téléconsultations des médecins généralistes ne bénéficieront pas de la revalorisation à 30 euros, et resteront à 25 euros.

Spécialistes: des augmentations variables

La nouvelle convention prévoit des augmentations variables selon les spécialités, en privilégiant les moins rémunérés aujourd'hui: pédiatres, psychiatres, gynécologues médicaux, endocrinologues ou gériatres.

Ainsi, chez le gynécologue (secteur 1 ou 2 avec Optam -option pratique tarifaire maîtrisée, les spécialistes qui y souscrivent s'engagent à limiter leurs dépassements d'honoraires), la consultation passe de 31,50 à 37 euros en décembre puis à 40 euros au 1er juillet 2025.

Chez le gériatre (secteur 1 ou 2 avec Optam), il faudra débourser 32 euros en décembre puis 42 euros à partir du 1er juillet 2025.

Chez le dermatologue, l'acte le plus courant, à savoir le dépistage du mélanome, passe de 47,50 à 60 euros.

Pour le pédiatre (secteur 1 ou 2 avec Optam):

• La consultation d'un enfant de 0 à 2 ans passe de 38,50 à 39 euros en décembre puis 40 euros en juillet 2025,
• La consultation d'un enfant de 2 à 6 ans passe de 33,50 à 35 euros en décembre,
• La consultation d'un enfant de plus de 6 ans reste à 31,50 euros,
• La consultation obligatoire avec certificat dans les 8 jours qui suivent la naissance, au cours du neuvième ou du dixième mois, et au cours du 24ème ou du 25ème, mois passe de 47 à 60,00 euros,
• La consultation d'examen obligatoire de l'enfant 0-2 ans, sans certificat passe de 38,50 à 50 euros .

La séance chez le psychiatre (secteur 1 ou 2 avec Optam) est revalorisée à 55 euros en décembre, puis 57 euros au 1er juillet 2025, et à 67 euros pour les enfants.

"Nos exigences de revalorisation capables de créer un choc d'attractivité suffisant pour susciter l'installation de jeunes médecins n'y sont clairement pas", estime néanmoins le syndicat de médecins spécialistes SML.

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Plus de 80 ans: une consultation longue mais encadrée

La nouvelle convention introduit également un certain nombre de nouveautés. Les patients de plus de 80 ans pourront ainsi bénéficier une fois par an d'une "consultation longue" avec leur généraliste. Facturée 60 euros, elle sera remboursée à 100% par la Sécu et sera mise en oeuvre à partir du 1er janvier 2026.

Pour autant, cette consultation sera limitée: elle sera applicable 45 jours après une sortie d’hospitalisation, ou pour les patients hyperpolymédiqués (au moins 10 traitements médicamenteux), ou pour un patient ayant besoin d’être orienté vers un parcours médico-social.

Les contre-parties acceptées par les médecins

Les praticiens se sont engagés à réduire leurs prescriptions de médicaments, notamment les antibiotiques, de 10% dès 2025 et de 25% à l'horizon 2027. Autre objectif: réduire de 20% le nombre de patients polymédiqués afin de faire baisser le nombre de décès liés à la prise de plusieurs médicaments.

Les médecins devront également tendre vers une réduction de 2% par an du nombre de jours d'arrêts de travail prescrits afin de réduire une facture qui ne cesse de flamber (12 milliards d'euros rien que pour 2022).

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business