-20%, -30%, -40%... Allez-vous faire de bonnes affaires durant les soldes d'hiver qui débutent ce mercredi?

Une veste à -50%, des chaussures à -20% ou un pantalon à -15%: c'est bientôt l'heure de la traditionnelle chasse aux bonnes affaires. Le coup d'envoi des soldes d'hiver sera donné ce mercredi à 8 heures dans la plupart des départements français. Mais les promotions seront-elles avantageuses cette saison? Cela pourrait dépendre… de la météo. Si les températures restent douces en janvier, les clients n'auront pas la tête aux vêtements d'hiver et seront moins nombreux dans les boutiques. Pour les faire revenir, les magasins pourraient être tentés de proposer des promotions plus importantes.
D'autant plus que l'automne avait très mal commencé pour le commerce, surtout pour l'habillement, pénalisé par les températures déjà douces du mois d'octobre. Sous le soleil, les clients ont déserté les magasins, laissant des stocks plus importants que d'habitude pour une partie d'entre eux. Car les soldes sont le seul moment de l'année où il est légalement autorisé de vendre à perte. Pour les magasins, c'est l'occasion d'écouler les stocks restants de la saison et de refaire une trésorerie pour acheter les vêtements de la nouvelle collection.
"Le taux de démarque sera toujours compris entre -20% et -50%, comme d'habitude. Mais la question est de savoir s'il y aura plus de produits à -20% ou plus de produits à -50%", explique Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce.
L'incertitude de la consommation
Car la météo ne sera évidemment pas le seul paramètre à jouer sur les promotions. Il faudra aussi compter sur l'inflation, l'autre grande inconnue de ce début d'année. "L'inflation ne peut pas ne pas avoir d'effet sur la consommation. Soit par choix, soit par contrainte", estime Emmanuel Le Roch, délégué général de la fédération d'enseignes Procos. La hausse attendue des factures risque de refroidir l'appétit des clients lors des soldes. S'ils achètent moins, et que les stocks ne baissent pas suffisamment, les affaires pourraient être meilleures dans les magasins.
En même temps, l'inflation pourrait aussi inciter les clients… à acheter davantage. Pour trouver des bons prix, les soldes sont souvent la meilleure période. Les stocks, dans ces cas, pourrait s'épuiser à un bon rythme dès la première démarque, ne nécessitant pas forcément de brader les prix. "Il y a des influences contradictoires, difficile de dire à l'avance si l'une va l'emporter sur l'autre", analyse Emmanuel Le Roch. Le positionnement de chaque enseigne – habituée à proposer des prix bas promotions, ou non – devrait aussi peser dans la balance.
Mais les boutiques, elles aussi, s'inquiètent de la hausse de leurs factures ces derniers mois et s'attellent à préserver leurs marges, surtout les détaillants indépendants. "On va attaquer les soldes à -30%, -40%. On n'a pas les moyens de faire plus au début", explique Patrick Aboukrat, président de la section francilienne de la Fédération nationale de l'habillement (FNH), qui représente les commerces indépendants. Le patron des magasins Abou d’Abi Bazar regrette surtout la multiplication des offres commerciales en fin d'année, comme le Black Friday, qui "tuent" les soldes d'hiver.
"De toute façon, les clients viendront vraiment à la deuxième démarque, à -50%. Au début des soldes, ils vont se jeter sur internet", prédit-il.
Plus de destruction des invendus
Météo, inflation ou Black Friday, difficile de dire ce qui jouera vraiment sur les promotions. Sur le terrain, outre ces facteurs extérieurs, cela dépendra beaucoup des stratégies de marques et du taux de stock des magasins. Une marque qui a bien géré ses stocks proposera des promotions moins intéressantes, et inversement. Depuis quelques années, les enseignes tentent de prévoir au mieux leurs achats pour éviter le surstock en fin de saison – depuis janvier 2022, les invendus n'ont désormais plus le droit d'être détruits pour des raisons environnementales.