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"1 acheté, 1 offert": bientôt le retour des prix cassés dans l'alimentaire?

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Le ministre de l'Economie propose de revenir en partie sur la loi Egalim qui limite actuellement à -34% les promotions sur l'alimentaire, et faire passer ce seuil à -50%.

Vers un grand retour du "un acheté = un offert"? C'est en tout cas le souhait du ministre de l'Economie Bruno Le Maire qui a annoncé, ce lundi matin sur France Inter, son souhait de relever le seuil maximal de promotions dans l'alimentaire.

"Aujourd'hui, les promotions ne peuvent pas excéder 34% de remise dans la grande distribution, je propose que l'on relève ce seuil à 50% pour qu'il y ait des prix cassés pour tous ceux qui en ont besoin" a-t-il expliqué.

C'est pourtant une des mesures phares de la loi Egalim, adoptée fin 2018. La loi issue des Etats Généraux de l'Alimentation plafonne en effet les promotions à 34% en valeur et à 25% en volume pour les produits alimentaires.

En clair, il n'est plus possible d'annoncer des réductions de 70% sur le Nutella, une promotion qui avait créée des émeutes dans certains magasins en janvier 2018.

Aider les producteurs

"Il sera toujours possible d'acheter trois produits alimentaires pour le prix de deux mais fini l'offre 'un produit acheté, un produit offert'" avait alors assuré le ministre de l'Agriculture de l'époque Stéphane Travert. "Il s'agit de lutter contre les promotions excessives qui pervertissent aux yeux du consommateur la notion de juste prix."

En réalité, l'objectif n'était pas tant de limiter le pouvoir d'achat des consommateurs que de protéger la filière agricole qui se plaint de prix de vente trop bas imposés par les industriels et la grande distribution.

Selon cette loi, les producteurs sont censés vendre avec une marge minimale de 10%. Ce lundi matin, Bruno le Maire a d'ailleurs annoncé qu'il allait lancer une mission de l'Inspection générale des finances (IGF) pour s'en assurer.

Dans le contexte actuel de hausse des prix, le président du comité stratégique des centres E. Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, avait demandé début avril la suspension partielle de cette règle des 10% afin de réduire ses prix de vente.

Thomas Leroy avec AFP