Conditions de travail, pouvoir d'achat, retraites: les négociations cachées du budget

Officiellement débutent aujourd’hui à Bercy des discussions entre le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, Eric Lombard, et les chefs de partis politiques pour trouver les voies et moyens de doter la France d'un budget.
L’exécutif a déjà fait quelques avancées. L'effort de réduction des déficits sera moindre que celui prévu par Michel Barnier et François Bayrou a fait une ouverture sur les retraites, sur lesquelles des discussions pour "reprendre sans suspendre" la réforme de 2023.
Officieusement, le Premier ministre tente un pari risqué. Pour tenter de sauver sa peau et de sortir des griffes du RN, il cherche à aligner l’exécutif, les partis de gauche (en l’occurrence, le PS et les verts) et les partenaires sociaux sur un grand sujet.
“Ca consulte dans tous les sens"
Une grande négociation sociale autour du triptyque conditions de travail/pouvoir d’achat/retraites. Un peu comme Jean-Marc Ayrault qui, pris dans le tourbillon du ras-le-bol fiscal, avait lancé des assises de la fiscalité pour sauver sa peau il y a un peu plus de dix ans.
En pratique, “ça consulte dans tous les sens, mais rien de robuste à ce stade”, indique une des parties prenantes de l’affaire. L’idée d’une triangulation exécutif, partis, partenaires sociaux me parait douteuse en terme d’efficacité”, ajoute cette même source.
Côté exécutif, on veut y croire pourtant.
“Il ne faut rien brusquer, car tout le monde est encore très fébrile, ajoute un ministre, mais il y a un chemin. Ça discute et ça avance.”
Après la grande question sera de savoir si un accord interprofessionnel sur l’amélioration des conditions de travail suffira à décrocher le PS de LFI à un an des municipales. Rien n’est moins sûr.