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Comment Lydia veut devenir le WeChat européen

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L’application de remboursement entre proches a levé 72 millions d’euros cette semaine. Lydia va se lancer dans de nouveaux pays en Europe.

"Je te fais un Lydia". L’expression est entrée dans les mœurs depuis quelques temps avant d’être popularisée cette année. Et pour cause. Dans le sillage de l’épidémie de covid-19, les paiements sans contact se sont multipliés et le nombre d’utilisateurs de cette application de paiement entre proches aussi.

On utilise beaucoup moins de cash, résume Cyril Chiche, cofondateur de Lydia, invité ce vendredi sur BFM Business. C’est très rare et c’était rare de voir en début d’année une vieille dame faire du paiement sans contact. Aujourd’hui si la boulangère ne le fait pas, elle se fait disputer même par une vieille dame".

50% de clients en plus cette année

Lydia compte aujourd’hui plus de 4 millions d’utilisateurs, dont plus d’un quart gagné cette année. "Nous avons mis sept ans pour faire presque 3 millions, et un an pour faire un million et demi", poursuit Cyril Chiche. Alors qu’au lancement de l’application, plus des trois quarts avaient moins de 25 ans, les nouveaux utilisateurs se recrutent aujourd’hui surtout chez les 30/35 ans.

C’est cette classe d’âge qui a bien sûr le plus choisi des solutions numériques pour son argent, mais cela évolue et la crise du covid a été un accélérateur du paiement sans contact", précise Cyril Chiche.

Devenir une "super-app" européenne

Ce recrutement d’un panel plus large d’utilisateurs sert la stratégie portée par ses dirigeants : "faire de Lydia la super-app de l’argent pour l’ensemble de L’Europe".

C’est l’avènement des super-app, c’est comme ça qu’on les appelle, avec au cœur un service très fort, très aimé, très utilisé et autour des services périphériques. WeChat est un service de communication, de chat, puis il y a eu WeChat Pay avec un système pour se payer entre soi et qui est devenu l’application pour tous les services financiers des Chinois, explique ainsi Cyril Chiche. Lydia par nature est social, c’est du remboursement entre proches, juste via un numéro de téléphone".

Après s’être lancé au Portugal, Lydia arrivera dans trois nouveaux pays l’an prochain. Pour assurer ce développement, Lydia a levé ce jeudi 72 millions d’euros à l’occasion d’un tour de table mené par Accel Partners, après une première levée de fonds de 40 millions d’euros en début d’année. C’est alors Tencent, justement le propriétaire de l’application chinoise WeChat qui mêle application communautaire et appli de paiement.

Au-delà du déploiement géographique, Lydia va donc développer de nouveaux services. "Notre focus, ce sont pour le moment les services du quotidien, mais nous avons déjà commencé à faire du crédit à la consommation, des assurances et là nous allons élargir avec ce qui est épargne et investissement", explique Cyril Chiche.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web