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Cloud computing: la pépite française Blade placée en redressement judiciaire

Blade a développé un petit boîtier, le "Shadow", qui, à condition de disposer d'une connexion internet très haut débit, permet d'avoir accès aux performances d'un ordinateur haut-de-gamme.

Blade a développé un petit boîtier, le "Shadow", qui, à condition de disposer d'une connexion internet très haut débit, permet d'avoir accès aux performances d'un ordinateur haut-de-gamme. - Blade-Shadow

L'entreprise souhaitait révolutionner le monde du jeu vidéo en proposant un ordinateur dans le cloud. Mais la startup connaissait des difficultés depuis plusieurs mois et cherche désormais un repreneur.

Coup dur pour Blade. La startup française a demandé son placement judiciaire, selon les informations du site NextImpact, confirmées par un communiqué de son actionnaire 2CRSI.

Lancée en 2015, Blade entendait révolutionner le monde du jeu vidéo avec son service Shadow, un ordinateur à distance pour les gamers. Concrètement, la startup propose un boitier qui se connecte à des serveurs pour délivrer les meilleures performances du moment aux utilisateurs, pour peu qu'ils disposent d'une connexion internet performante et surtout qu'ils s'abonnent au service de paiement.

Blade n'a pas directement confirmé son placement en redressement mais a annoncé un live Twitch ce jeudi 4 mars à 18h pour "discuter du futur de Shadow".

Retards en série

Pourtant, l'entreprise se montrait ambitieuse, lors de sa conférence fin 2019. Mais depuis, les déboires se sont multipliées. Face à l'engouement, Blade n'a jamais tenu la cadence, multipliant les retards de livraison notamment pour des problèmes matériels. En avril dernier, un des cofondateurs avait finalement quitté le navire pour des divergences stratégiques. Enfin, le confinement a provoqué des surcharges des serveurs, créant encore un peu plus de frustration pour les utilisateurs.

Finalement, toujours selon NextImpact, une nouvelle levée de fonds, censée redonner un nouveau souffle à la statup, est tombée à l'eau à la fin de l'année dernière. Désormais, l'entreprise espère un repreneur.

De façon plus générale, c'est aussi un modèle économique qui bat de l'aile dans le secteur du jeu vidéo. L'année dernière, le service de Google, Stadia, entendait aussi démocratiser le cloud computing pour les jeux vidéo, avant de finalement fermer son jeune studio de création. Du côté d'Amazon, son service Luna traverse aussi une période de turbulences puisque son PDG a récemment quitté l'entreprise.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business