Classement des grandes fortunes françaises en 2018: le luxe en tête

Le 04/07/2018 à 16h57

La fortune de Bernard Arnault s'élève à 73,2 milliards d'euros en 2018. - La fortune de Bernard Arnault s'élève à 73,2 milliards d'euros en 2018.

Bernard Arnault, le patron de LVMH, reste l'homme le plus riche de France avec un nouveau bond spectaculaire de sa fortune, selon le classement des grandes fortunes 2018 de Challenges.

Les grandes familles du luxe, de la cosmétique et du vin n'ont jamais été aussi puissantes en France. Sur les dix plus grandes fortunes françaises, six d'entre elles sont désormais liées à ces secteurs, selon la 23e édition du classement des grandes fortunes que Challenges publie ce jeudi en kiosque.

Une tendance qui n'est pas sans rappeler celle du CAC 40. Depuis l'entrée dans l'indice d'Hermès en juin, le secteur du luxe et de la cosmétique pèse désormais un quart de l'indice parisien.

Or, pour ces fleurons français, et leurs actionnaires, l'année boursière a encore été excellente. La fortune professionnelle de Bernard Arnault, patron de LVMH, passe ainsi de 46,9 à 73,2 milliards d'euros entre 2017 et 2018. Soit une progression spectaculaire de près de 56% sur un an! Bernard Arnault profite de l'absorption complète de Dior par LVMH et du dynamisme des ventes des principales marques du groupe (Louis Vuitton, Givenchy, Sephora, Veuve Cliquot, …).

Alain et Gérard Wertheimer, les héritiers de Chanel, bondissent de la 6e à la 2e place du top 10. Leur fortune professionnelle a été fortement réévaluée à la hausse après la publication, pour la première fois de leur histoire, des résultats financiers du groupe. Avec près de 8 milliards d'euros de chiffre d'affaires, la société se place en effet à la 2e place des marques de luxe derrière Louis Vuitton mais devant Gucci. Alain et Gérard Wertheimer affichent maintenant une fortune de 40 milliards d'euros, le double de celle estimée jusqu'ici (21 milliards d'euros en 2017).

Axel Dumas et la famille Hermès restent à la 3e place du palmarès avec une fortune de 39,6 milliards d'euros. Pour Françoise Bettencourt-Meyers et sa famille, qui détient L'Oréal, c'est en revanche la "dégringolade". La première femme du palmarès recule de la 2e à la 4e place. Certes, sa fortune augmente de 10% en 2018 pour atteindre 39,3 milliards d'euros. Mais elle progresse bien moins vite que celles des Arnault, Wertheimer et autre Dumas.

Une fortune multipliée par trois depuis la crise

Les quatre premières fortunes font ainsi partie du secteur florissant du luxe. Il faut y ajouter François Pinault (6e avec 30,5 milliards d'euros), propriétaire de Kering (Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga, …) et Pierre Castel (8e à 12,5 milliard d'euros), qui détient le groupe éponyme, l'un des premiers producteurs de vins français. Les fortunes des télécoms Patrick Drahi (propriétaire d'Altice, qui possède ce site internet) et Xavier Niel sortent du top 10 au profit d'Emmanuel Besnier (Lactalis) et de François Perrodo (compagnie pétrolière Perenco).

Plus globalement, le montant cumulé des 500 fortunes françaises a grimpé de 13% pour atteindre 650 milliards d'euros. Un nouveau record avec une fortune cumulée multipliée par trois depuis la crise. D'ailleurs, c'est la première fois que le nombre de milliardaires français franchit la barre symbolique des 100 personnes. Challenges comptabilise 101 milliardaires en 2018, contre 92 en 2017. Ils étaient trois fois moins nombreux il y a 10 ans.

Dernier signe de cette progression généralisée chez les ultra-riches : la fortune minimum nécessaire pour intégrer le classement des 500 Français les plus riches s'élève aujourd'hui à 140 millions d'euros. En 2009, il "suffisait" de détenir un patrimoine professionnel de 40 millions d'euros. Reste que même au sein des grandes fortunes, les écarts de richesse n'ont jamais été aussi grands. Si en 2009, le premier du palmarès possédait 375 fois la fortune du dernier, il peut désormais compter sur un patrimoine 520 fois plus important !

Le top 10 des grandes fortunes en 2018 :