Christine Lagarde: variants covid et virulence de la pandémie font peser un "risque de dégradation" sur l'économie

La présidente de la Banque centrale européenne a affiché un certain scepticisme quant aux perspectives économiques de la zone euro.

Si le début de la campagne de vaccination en Europe "marque une étape importante" et "inspire confiance", Christine Lagarde, la présidente de la BCE, s'inquiète de la dégradation de la situation sanitaire dans la zone euro.

Lors de sa traditionnelle conférence de presse qui suit les décisions de la BCE en matière de taux directeurs, la responsable a souligné ce jeudi que "l'intensification de la pandémie pose des risques de dégradation pour les perspectives économiques à court terme".

Euro fort

Surtout, elle estime que les variants du covid qui circulent de plus en plus en Europe "pourraient nécessiter des mesures plus strictes", comme de nouveaux confinements nationaux. Ces derniers ainsi que les couvre-feux "figurent parmi les facteurs négatifs pour la croissance", ajoute-t-elle. "L'incertitude reste élevée".

"La résurgence des contaminations par le COVID-19 et le prolongement des mesures de confinement imposées dans de nombreux pays de la zone euro perturbent l'activité économique.", ajoute-t-elle. Elles "devraient aussi peser sur l'activité au premier trimestre de cette année."

Ce sont surtout les services qui souffrent précise Christine Lagarde. "L'activité du secteur manufacturier continue de bien résister mais l'activité du secteur des services est sévèrement pénalisée, bien qu'à un niveau moindre que lors de la première vague de la pandémie, début 2020."

Autre sujet d'inquiétude, la vigueur de l'euro qui a gagné en quelques mois 10% face au dollar. "Il pèse sur l'inflation", dit la présidente. L'appréciation de l'euro constitue un casse-tête pour la banque centrale qui n'arrive pas à faire remonter l'inflation vers 2% en glissement annuel, le niveau jugé adéquat pour aider l'activité.

Par ailleurs, un euro fort fait baisser le coût des importations et rend les exportations moins compétitives.

Olivier Chicheportiche avec AFP