Choose France: Bruno Le Maire veut faire de la France "une grande nation de production"

Faire de la France, "une grande nation de production". Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, a de quoi se réjouir: avec 15 milliards d'investissements annoncés pour la 7e édition du sommet Choose France, la France reste très attractive pour les investisseurs étrangers. Une nécessité, pour le locataire de Bercy, notamment dans le contexte d'une offensive chinoise dans le domaine industriel.
"Je veux des usines, des ingénieurs, des laboratoires de recherche en France. Si BYD veut construire une usine en France, ils seront les bienvenus. Mais la France ne peut pas être un pays de consommateurs", martèle Bruno Le Maire au micro de BFM Business.
Parmi les leviers à actionner pour réindustrialiser et maintenir des productions françaises, l'énergie, présentée comme un "atout comparatif". "L'énergie nucléaire est un atout décisif. Le fait d'avoir une énergie décarbonée, à bas coûts, est décisif [...] Cela fera une grande différence dans le futur, car c'est un gros avantage comparatif."
Deux exemples de l'attractivité énergétique française: le chèque de quatre milliards signé par Microsoft pour implanter des data centers en France et le haut-fourneau électrique d'Arcelormittal, premier mondial du genre, implanté dans le Nord, à Dunkerque.
Politique fiscale stable
Bercy se réjouit aussi de maintenir une politique stable, volontairement orientée vers l'offre. "Les banquiers étrangers disent que c’est le lieu où il faut investir parce qu’on n'a pas changé de politique économique depuis sept ans. Nous maintiendrons cette politique économique pendant les prochaines années. Ils ont besoin de visibilité, ce que nous offrons."
Le crédit impôt recherche (CIR), accordé à de grandes entreprises pour financer leur recherche et développement, est aussi confirmé, tout comme le prélèvement forfaitaire unique, qui aplanit et simplifie la fiscalité du capital.
"Il permet d’avoir du développement économique, des emplois partout sur le territoire", souligne Bruno Le Maire.
À l'échelle européenne, il réaffirme aussi la nécessité d'unir les marchés de capitaux, quelques semaines après la remise des rapports Noyer et Letta sur le sujet. Notamment pour retenir des jeunes pousses, habituellement poussées dans les bras de Wall Street ou des fonds privés américains. "On veut que les entreprises se développent, que des start-up comme Mistral émergent. Soit elles peuvent lever des capitaux, soit on ne leur en donne pas la possibilité, dans ce cas elles iront à Wall Street."
"Ces dernières années, dès qu'une entreprise devient importante, elle va lever des fonds aux États-Unis", regrette le ministre de l'Économie.
Sur les dossiers brûlants du monde des affaires français, Bruno Le Maire a aussi appuyé son soutien à l'intelligence artificielle, arguant du rôle "de leader" de la France dans le domaine. Il a aussi écarté une reprise de Biogaran par une entreprise indienne "sans garde-fous stricts", alors que des rumeurs faisaient l'état de manifestations d'intérêts.