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"Cet accord n'est en aucun cas un naufrage": Éric Lombard prend le contre-pied de François Bayrou qui qualifie le deal avec Trump de "soumission"

Le ministre français de l'Economie Eric Lombard (g) s'entretient avec le Premier ministre français François Bayrou après le conseil des ministres hebdomadaire au palais de l'Elysée à Paris, le 2 juillet 2025

Le ministre français de l'Economie Eric Lombard (g) s'entretient avec le Premier ministre français François Bayrou après le conseil des ministres hebdomadaire au palais de l'Elysée à Paris, le 2 juillet 2025 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le ministre de l'Économie, moins pessimiste que son Premier ministre, reconnaît sur RTL que l'accord UE-États-Unis est une "mauvaise nouvelle" mais que les conséquences pour la France seront limitées. Par ailleurs il estime que l'UE a eu raison de ne pas mettre en oeuvre des mesures de rétorsion.

Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a qualifié ce mercredi de "bonne nouvelle" la croissance de 0,3% en France au deuxième trimestre, une progression meilleure que prévu qui témoigne, selon lui, de la résistance des entreprises françaises aux droits de douane américains.

"Le 0,3% de croissance qu'on a au deuxième trimestre montre bien, alors que les droits de douane s'appliquaient déjà, qu'(elles) résistent à cette situation", a déclaré Éric Lombard sur RTL. Il recevra dans l'après-midi les filières économiques affectées par l'accord commercial avec les États-Unis, qui aura d'après le ministre un impact "mesuré" sur l'économie française.

Surtout le ministre de l'Économie est revenu sur les réactions qui ont suivi l'annonce de l'accord dimanche entre l'UE et les États-Unis. Alors que le Premier ministre François Bayrou a gravement qualifié dans un message sur X le moment de "jour sombre" et déploré une Europe "qui se résout à la soumission", Éric Lombard a tenu à relativiser.

"Cet accord n’est en aucun cas un naufrage, a-t-il assuré. Les États Unis c’est 8% de nos exportations. L’impact est limité. On a des secteurs qui sont exemptés. On continue à négocier avec les Américains."

"Si on avait mis en oeuvre des mesures de rétorsion..."

S'il ne nie pas que cet accord qui va permettre aux États-Unis de taxer les produits européens qui entrent sur leur sol à 15% est une "mauvaise nouvelle", il estime cependant que ce "deal" est "perdant-perdant".

Autrement dit qu'il aura aussi "un impact négatif sur les États-Unis" qui sont à l'origine de ce qu'il qualifie "d'agression".

"Dans les mois qui viennent nous pourrons revenir à des tarifs équilibrés j’en suis convaincu", a affirmé le ministre de l'Économie.

L'Europe aurait-elle dû se montrer plus dure et mettre en place des mesures de rétorsion et des contreparties tarifaires comme certains responsables européens (notamment français) le souhaitaient ?

Éric Lombard estime que non.

"C’est un accord qui est inéquitable, reconnaît-il. Si on avait mis des mesures de rétorsion ça aurait encore plus compliqué la vie des filières."

Si la plupart des dirigeants européens se sont exprimés sur cet accord depuis dimanche, Emmanuel Macron est le seul qui n'a toujours pas commenté.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco