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Ce restaurant exige que vous consommiez un minimum de 65 euros par personne sous peine d'une "amende"

Le restaurant rooftop de l'hôtel Yalo de Gand exige un montant minimal de 65 euros de consommation par personne.

Le restaurant rooftop de l'hôtel Yalo de Gand exige un montant minimal de 65 euros de consommation par personne. - Yalo Hotel

Le restaurant d'un luxueux hôtel en Belgique exige un montant minimum de consommation pour ses clients ayant réservé. Une pratique qui serait interdite en France.

Les restaurateurs sont-ils de plus en plus oppressants avec leurs clients? Entre les réservations obligatoires, les demandes de confirmation voire les empreintes de cartes prises avec somme débitée en cas de non présentation du client... Les établissements multiplient les contraintes pour optimiser leurs taux de remplissage et accessoirement lutter contre la multiplication des "lapins" posés par les clients.

En Belgique, certains vont même plus loin et exigent un montant minimal de consommation dans l'établissement sous peine d'être sanctionné. C'est la mésaventure que raconte le site belge HNL et repérée par La Dépêche.

Au restaurant du rooftop du luxueux hôtel Yalo à Gand, si vous avez réservé une table pour dîner sur la terrasse vous devrez consommer pour un minimum de 65 euros. Or comme il s'agit d'un restaurant de type tapas, il ne faudra pas vous tromper au moment de passer commande dans le calcul du prix de vos plats.

Un groupe d'amis en fait la désagréable expérience.

Il manquait 5 euros par personne

"Après deux ou trois heures de repas, nous avons demandé l'addition. Au total, nous avions mangé huit ou neuf en-cas chacun et commandé deux bouteilles de rosé, explique Jarno à HNL. Cependant, selon le serveur, ce n'était pas suffisant. Nous n'avions dépensé "que" 60 euros par personne, alors que le restaurant imposait un minimum de 65 euros."

Il manquait donc à ce groupe de six amis 5 euros par personne, soit un total de 30 euros que le restaurant aurait facturé d'office. Une "amende" en quelque sorte pour ne pas avoir assez consommé.

Le menu du restaurant sur la terrasse de l'hôtel Yalo à Gand, la consommation minimale est de 65 euros.
Le menu du restaurant sur la terrasse de l'hôtel Yalo à Gand, la consommation minimale est de 65 euros. © Yalo Hotel

Le groupe a pluôt commandé une bouteille à 60 euros pour passer la barre fatidique des 65 euros par tête.

"C'était quand même mieux d'obtenir quelque chose plutôt qu'une simple amende, reconnaît le client vexé. Si nous avions tous bu un verre d'eau, je comprendrais. Ce n'est pas rentable pour un restaurant. Mais nous avions tous très bien mangé, et il n'y avait pas foule."

Interdit en France

Contacté par le journal belge, le directeur de l'hôtel se défend en assurant d'une part que l'information est communiquée au client et ce dès le site internet et d'autre part que ce montant minimum ne s'applique que pour le restaurant terrasse et avec des clients qui ont fait une réservation.

Cette pratique qui est légale en Belgique ne passerait en revanche pas en France. Les articles R132-1 et L121-11 du Code de la consommation punissent jusqu'à 1.500 euros d'amende un établissement qui exigerait un minimum de consommation ou l'imposition d'un repas.

Reste qu'avec la hausse du coût du personnel et la multiplication des "no-shows" (les réservations non honorées), les restaurants tentent au maximum d'optimiser leurs ventes.

"On estime que 70% des restaurateurs font face à des "no-shows" et que 10% des réservations sont en moyenne non honorées, ce qui représente jusqu'à 15% du chiffre d'affaires, explique Thomas Jeanjean, patron de Zenchef. Sur un secteur où les marges sont faibles, c'est extrêmement problématique."

Certaines plateformes de réservations comme TheFork prennent d'ailleurs désormais des décisions radicales en supprimant les comptes des récidivistes du "no-show".

"Avant on utilisait la carotte maintenant c'est le bâton!", reconnait auprès de l'AFP le dirigeant du site de réservation.
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco