CAC40: les rachats d'actions atteignent des niveaux record

Une "contribution exceptionnelle" en réponse aux rachats d'actions massifs. Lors de son interview télévisée, Emmanuel Macron a déclaré vouloir imposer une "contribution exceptionnelle" aux grandes entreprises qui profitent de bénéfices records pour racheter leurs propres actions en Bourse. Une pratique qui a le vent en poupe dans le CAC40, où les rachats d'action atteignent des records ces dernières années.
Près de 24 milliards d’euros d’actions ont été rachetés l’année dernière, après déjà 22,4 milliards en 2021. C'était deux fois moins en 2018 (10,9 milliards) et en 2019 (10,7 milliards). En 2022, TotalEnergies est le champion avec plus de 6 milliards d’euros de rachats d’actions. Rien qu'au premier trimestre de cette année, l’entreprise prévoit de débourser 1,8 milliard d’euros, autant que ce qu'elle a versé pour la taxe sur les superprofits en Europe.
D’autres groupes ont déjà annoncé de gros programmes de rachats d’actions pour cette année. À l'heure actuelle, BNP Paribas est en tête avec 5 milliards d’euros, suivi par LVMH et Stellantis autour de 1,5 milliard d'euros chacun. Chez Carrefour, c’est 800 millions d’euros. Selon un comptage réalisé par BFM Business, au moins 12,9 milliards d’euros de rachats d’actions sont projetés par les entreprises françaises en 2023.
1000 milliards de dollars aux États-Unis
Mais les niveaux sont d’une tout autre envergure aux États-Unis, où l'on compte plus de 1000 milliards de dollars (915 millions d'euros) de rachats d’actions en 2022. Un record porté notamment par Apple avec 90 milliards de dollars. Depuis dix ans, ce sont même 550 milliards de dollars pour Apple, plus que toute autre entreprise américaine. Une façon pour le groupe lui de soutenir son cours de Bourse.
Du côté des autres rachats d'actions prévus en 2023, Chevron a annoncé un plan de 75 milliards de dollars de rachats d’action, 40 milliards pour Meta. Face à ces chiffres, le Congrès américain a introduit une taxe à hauteur de 1% de la valeur des actions rachetées. Cette nouvelle taxe est en vigueur depuis le 1er janvier dernier mais, face à l’addiction de Wall Street à ces programmes, Joe Biden veut la quadrupler.