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Budget 2022: une croissance soutenue et des finances publiques meilleures que prévu

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Bercy livre ses prévisions macroéconomiques pour le budget 2022, avec une économie qui serait notamment portée par la 2e année du plan de relance et la poursuite des baisses d'impôts.

L'économie française devrait garder le pied sur l'accélérateur l'année prochaine: avec une croissance attendue autour de 4%, après les 6% de cette année. Alors que le projet de loi de finances pour 2022 (PLF 2022) sera présenté en conseil des ministres le 22 septembre prochain, voici ce que l'on sait déjà sur ce que prévoit Bercy.

Croissance et baisse du déficit public

Pour maintenir ce rythme de reprise fort, le ministère de l'Economie compte en particulier sur la 2e vague du plan de relance, avec encore 30 milliards d'euros à injecter, mais aussi sur le nouveau plan "compétences" pour accompagner les secteurs en manque de main d'œuvre, et sur le nouveau plan d'investissement, avec plusieurs milliards d'euros injectés dès l'an prochain.

La croissance serait aussi portée par la poursuite confirmée des baisses d'impôts: avec un impôt sur les sociétés ramené à 25% pour toutes les entreprises et la suppression du deuxième tiers de la taxe d'habitation pour les 20% des ménages les plus aisés.

"La croissance ne tombe pas du ciel, et elle est d'abord alimentée par la relance, a souligné le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, lors d'un point presse. En résumé, le PLF 2022, c'est: baisse d'impôts, soutien à l'investissement, soutien à l'emploi."

Enfin, grâce à cette croissance du PIB, Bercy table sur une amélioration plus rapide que prévu des finances publiques. Le déficit, attendu à 9,4% il y a quelques mois, serait finalement de 8,4% cette année, et de 4,8% l'an prochain, hors plan d'investissement et revenu d'engagement. Quant à la dette, elle devait encore augmenter cette année mais elle devrait finalement rester stable, à 116%, avant de reculer de 2 points l'année prochaine.

"La bonne tenue des comptes publics est dans notre ADN. Quand j'arrive à Bercy, l'économie française et les finances publiques sont dégradées. La France est sous le coup d'une procédure européenne pour déficit public excessif. Avant la crise, nous avons ramené la dette publique de 98,3% en 2017 à 97,6% en 2019, alors que la dette était en hausse continue depuis 2007."

"Il est moins coûteux de protéger que de réparer"

Le ministre de l'Economie est revenu sur le soutien exceptionnel à l'économie en cette période de pandémie mondiale.

"Le quoi qu'il en coûte et les mesures d'urgence sont des investissements : sans ces dépenses, le déficit et la dette auraient été encore plus lourd (...), il est moins coûteux de protéger que de réparer."

Bruno Le Maire a rappelé les "trois erreurs commises lors de la crise de 2008" et qui ne sont pas répétées depuis le début de la pandémie: l'augmentation brutale du chômage, l'absence de coordination entre les Etats européens sur les mesures de soutien à l'économie et la priorité donnée trop vite à la consolidation des finances publiques, ce qui avait cassé la croissance.

De quoi mettre en avant les bons chiffres actuels de l'économie française, avec des investissements en hausse de 2,3% au deuxième trimestre 2021 par rapport aux trois derniers mois de 2021, un pouvoir d'achat qui a progressé de 0,4% en 2020 malgré la crise sanitaire ou encore un taux de chômage à 8%: avec 293.000 destructions d'emplois en 2020 rattrapées par les 438.000 créations d'emplois au 1er semestre 2021.

La fin du quoi qu'il en coûte

Ce PLF 2022 doit aussi acter la fin du "quoi qu'il en coûte", annoncée par Bruno Le Maire fin août.

"Il n'y aura pas de crédits d'urgence supplémentaire dans le budget 2022, il reste des réserves financières au cas où il faudrait encore un peu prolonger les aides de crise", précise-t-on dans l'entourage du ministre.

Concernant le "Plan compétences", l'idée reste d'accélérer la formation professionnelle pour pourvoir les postes tout de suite dans les secteurs en tension (hôtellerie restauration, médico social et Ephad notamment) et pour former aux métiers de demain, en lien avec le nouveau plan d'investissement. Autre axe mentionné: ramener les jeunes sans emploi ni formation vers l'emploi avec la mise en place d'un "revenu d'engagement".

Enfin, sur la question du pouvoir d'achat, Bercy explique que la flambée des prix de l'énergie est "transitoire", "pas durable". Face à la hausse des prix de l'énergie: le chèque énergie reste une "réponse rapide, ciblée, juste et efficace".

Thomas Sasportas avec Julien Bonnet