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Brexit : la filière champagne soulagée par le "deal" avec la Grande-Bretagne

Le marché anglais reste le premier en volume pour le champagne, entre 25 et 30 millions de bouteilles chaque année.

Le marché anglais reste le premier en volume pour le champagne, entre 25 et 30 millions de bouteilles chaque année. - Fred Dufour - AFP

La pression retombe pour la filière champagne, qui, au vu de ses liens historiques avec la Grande-Bretagne, a accueilli avec soulagement le "deal" du Brexit annoncé jeudi.

Le champagne est l’un des produits français les plus exportés outre-Manche. La pression retombe pour ses producteurs, pour qui un "no deal" avec le Royaume-Uni aurait été très pénalisant.

Après des mois de négociations acharnées, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont fini par trouver un accord sur leurs futures relations commerciales. "Un immense soulagement", pour Jean-Marie Barrillère, président de l’Union des Maisons de Champagne (UMC), et pour toute la filière, pour qui l’Angleterre est le premier marché en volume avec 25 à 30 millions de bouteilles vendues chaque année. "C'est la bonne fin d'une trop longue histoire", résume-t-il.

"Vous vous rendez compte ! S'il n'y a pas d'accord, les Anglais deviennent des étrangers et la Grande-Bretagne un marché aussi lointain que l'Afrique ou l'Asie", s'étranglait-il encore mi-décembre. La perspective d’un "no deal" présageait "nouvelles taxes, formalités douanières, bureaucratie complexe et cauchemars logistiques".

"Le marché tient bien"

"Les Anglais, particuliers ou importateurs, ont continué de stocker. Nous avons continué d'expédier", résume le président de l'UMC, qui estime à "10% du marché annuel" le montant des stocks au 31 décembre.

"Nous avons fait un export d'anticipation, entre un et deux mois de stock, pour passer le cap logistique", confirme Charles-Armand de Belenet, directeur général de Bollinger, une maison de champagne française qui réalise chaque année le tiers de son chiffre d'affaires en Grande-Bretagne, soit 1,5 million d'euros sur un total de 4,5 millions d'euros en 2019.

"Les Anglais ont une grande résilience. On s'attendait à un choc de confiance. Mais le marché tient bien. Il est plus résistant que le marché français", a-t-il poursuivi.

"Cela fait trois siècles que les vins de champagne ont conquis le cœur des Anglais. Les liens qui unissent la Champagne et le Royaume-Uni nous permettent d’être confiants", conclut Maxime Toubard, le président du Syndicat général des vignerons de champagne, qui affirme néanmoins que "la vigilance reste de mise".

Par Mélicia Poitiers avec AFP