Brexit: Boris Johnson a "bon espoir" de parvenir à un accord avec l'UE

Le Premier ministre britannique Boris Johnson à Londres le 9 septembre 2020 - Stefan Rousseau © 2019 AFP
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré mercredi avoir "bon espoir" de parvenir à un accord post-Brexit avec l'Union européenne, malgré des négociations dans l'impasse et les tensions créées par un projet de loi britannique revenant sur des engagements passés.
"Ce n'est pas ce que ce pays veut", a dit le dirigeant conservateur à propos d'un "no deal" potentiellement dévastateur pour l'économie. "Et ce n'est pas ce que nos amis et partenaires de l'UE veulent de nous. C'est pourquoi j'ai bon espoir que ce ne sera pas l'issue" des négociations, a-t-il poursuivi, interrogé par les présidents des différentes commissions parlementaires.
Pas de retrait du projet de loi controversé
Boris Johnson a toutefois refusé de céder du terrain sur le projet de loi revenant en partie sur certains engagements pris dans l'accord encadrant la sortie du Royaume-Uni de l'UE fin janvier. Ce texte, qui de l'aveu même de son gouvernement viole le droit international, a franchi lundi un premier obstacle au Parlement britannique malgré la fronde d'une partie du camp conservateur, en étant approuvé par 340 votes pour et 263 contre. La suite du cheminement parlementaire de ce projet de loi sur le marché intérieur s'annonce cependant plus incertaine.
Menaçant d'une action en justice, les Européens ont donné à Londres jusqu'à la fin du mois pour retirer les dispositions controversées, qui remettent en cause des règles douanières pour l'Irlande du Nord destinées notamment à éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande, membre de l'UE, et la province britannique.
"Je préfère avoir des protections qui garantissent l'intégrité de ce pays et protègent contre une rupture potentielle du Royaume-Uni", a-t-il insisté. Il a estimé que les Européens avaient "manifestement échoué" à garantir l'absence de "blocus" dans les échanges entre l'Irlande du Nord et la Grande-Bretagne en cas de "no deal" à la fin d'une période de transition s'achevant fin 2020.
"Impossible de modifier" le traité
Dans ce contexte, Européens et Britanniques tentent toujours de négocier un accord sur leur future relation commerciale. Mais les dernières discussions n'ont permis aucune percée majeure. Les deux parties ont affirmé qu'un accord devait être conclu en octobre pour éviter un "no deal" qui se traduirait dès le 1er janvier par des droits de douane entre le Royaume-Uni et le bloc européen et risquerait d'aggraver la crise provoquée par le coronavirus.
Un peu plus tôt dans la journée, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti que l'accord scellant le départ du Royaume-Uni de l'UE, signé en janvier, ne pouvait pas être modifié unilatéralement. "Il est impossible de le modifier unilatéralement, de l'ignorer ou de cesser d'en appliquer les dispositions. C'est une question de droit, de confiance et de bonne foi", a-t-elle affirmé lors de son discours-programme annuel sur "l'Etat de l'Union européenne", devant le Parlement européen.
Elle a cité l'ancienne Première ministre britannique Margaret Thatcher: "Le Royaume-Uni ne viole pas les traités. Ce serait mauvais pour la Grande-Bretagne, mauvais pour les relations avec le reste du monde et mauvais pour tout futur traité commercial." "Ce qui était vrai à l'époque l'est toujours aujourd'hui. La confiance est le fondement de tout partenariat solide", a souligné Ursula von der Leyen.