Bertrand Camus, DG de Suez: "Il faut trouver un accord (avec Veolia) le plus rapidement possible"

Avance-t-on vers un accord entre Veolia et Suez? Rien n'est encore fait, mais les choses semblent avancer dans ce sens. Ce lundi, sur BFM Business, Bertrand Camus, directeur général de Suez, a qualifié de "pas acceptable" l'offre de Veolia tant "sur le prix que sur le projet". Mais il a aussi fait part de sa volonté de boucler le dossier au plus vite.
"Pour trouver un accord il faut être deux. Il faut trouver un accord le plus rapidement possible et sortir par le haut. Le plus tôt sera le mieux", a déclaré Bertrand Camus.
Le dirigeant a rappelé que jusque-là, l'opération ne pouvait se faire en raison de l'obligation de démanteler l'un des deux groupes pour se conformer aux règles de concurrence en Europe.
"Quand on regarde le projet, il y a 30 à 40% des activités de Suez qui ne pourront pas faire partie de ce nouvel ensemble s'il voit le jour, ce qui a un impact sur l'emploi. Tout cela demande des discussions très techniques avec Veolia pour trouver un terrain d'entente", explique le dirigeant de Suez.
L'eau et le recyclage des déchets
Apparemment, les points non négociables de Suez sont l'eau et le recyclage. "Nous sommes leader mondial sur l'eau et sur le recyclage des déchets, la France est notre axe prioritaire".
Les deux groupes continuent à discuter de manière "indirecte", reconnait Bertrand Camus. "Le management de Suez a des choses à apporter par sa connaissance des sujets et le conseil d'administration, sur qui relève l'acceptation de l'offre, est dans son rôle de gouvernance".
De son côté, Veolia fait des efforts pour trouver une issue à ce dossier. Dans la journée, le PDG de Veolia Antoine Frérot, affirme que "ce projet ne générera pas de suppression d'emploi".
"J'affirme que ce projet de rapprochement ne générera pas de suppression d'emploi ni de modification des avantages sociaux, ni chez nous, ni chez les repreneurs" des activités que Veolia devra céder à des tiers pour cause de lois anti-trust. Nous aurons besoin de tout le monde, y compris les gens du siège" de La Défense et "les fonctions support, que j'estime à 6-700 personnes", assure Antoine Frérot.
Les syndicats évoquent 3.000 à 4.000 emplois directs menacés, sur les près de 30.000 salariés du groupe Suez en France (90.000 avec l'international).
Veolia, qui a acquis en octobre 29,9% de Suez auprès d'Engie et lancé le 8 février une OPA sur le reste des titres, réfute ces projections, mettant en avant arguments industriels, et engagements sociaux écrits auprès de Bercy.
