Bercy commence à trouver le temps un peu long

LES OFF DE LEGENDRE. Les ministres sortants craignent de devoir présenter le budget avec un fut Premier ministre qui n'aurait pas encore constitué son gouvernement.

A Bercy les jours passent et la pression monte. Les ministres sortants, Bruno Le Maire (Finances) et Thomas Cazenave (Budget) craignent de devoir présenter le budget avec un futur Premier ministre qui n’aurait pas eu le temps de composer son gouvernement.

Dans les couloirs du ministère, on s’inquiète aussi de la manière dont vont se passer discussions budgétaires à l’automne, notamment avec le nouveau rapporteur général du budget, Charles de Courson.

Pour mémoire, le rapporteur du budget, traditionnellement issu des rangs de la majorité, joue à l'Assemblée le rôle de courroie de transmission entre le gouvernement et les députés.

Les off de Legendre : À Bercy, on trouve le temps long - 05/09

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Sauf que de majorité, il n'y a plus à la chambre basse.

Député Liot, Charles de Courson connaît parfaitement sa grammaire budgétaire. Cela fait trente ans qu’il suit le sujet avec précision.

Mais n’est pas très “solution oriented”, glisse-t-on dans les couloirs de Bercy. “C’est l’avènement de la Cassandre, le roi du: je vous l’avais bien dit!”, indique une source.

Plus que quelques semaines avant la mise en pratique. Le projet de loi de finances doit être déposé mardi 1er octobre à l’Assemblée... ou pas.

Le budget reporté?

A Matignon, on laisse entendre que le PLF pourrait être décalé au 15 octobre, la seule contrainte constitutionnelle étant de réserver 70 jours d'examen budgétaire au Parlement.

En tordant les règles, rien n’empêcherait même de décaler le vote du budget après le 31 décembre. Il existe un précédent: la loi de finances 1963, publiée au Journal officiel le 23 février 1963, du fait d'une... dissolution. Ça ne s'invente pas.

Le 9 octobre 1962, l’adoption d’une motion de censure socialiste avait en effet renversé le gouvernement et provoqué la dissolution de l’Assemblée. Sauf qu'à la différence d'aujourd'hui, les gaullistes, eux, avaient gagné.

Raphaël Legendre