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Avec les droits de douane de Trump, Michelin veut accélérer aux Etats-Unis

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Le fabricant dénonce déjà les conditions de concurrence dégradées en Europe. Il dégage pour le moment des bénéfices très importants.

Le géant mondial du pneu Michelin, qui n'est plus "en capacité d'exporter depuis l'Europe", réfléchit à accélérer ses investissements aux Etats-Unis pour contrer les hausses de droits de douane promises par Donald Trump, a indiqué son président mardi au Financial Times.

"Quand nous regardons notre plan d'investissement dans le monde, nous devrons peut-être avancer nos projets aux Etats-Unis et ralentir ceux ailleurs", a déclaré Florent Menegaux au quotidien économique.

Le président américain a signé lundi un décret fixant au 12 mars la date d'entrée en vigueur des nouveaux droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium, "sans exception".

Donald Trump a par ailleurs assuré début février qu'il prendrait une décision "très bientôt" sur d'autres droits de douanes concernant l'Europe, qu'il avait promis lors de sa campagne.

Michelin attend plus de clarté sur l'impact de ces hausses de droits de douane avant de prendre des décisions fermes d'investissement, a indiqué Florent Menegaux.

"Historiquement, l'Europe était notre point de départ pour exporter dans le monde, a-t-il avancé auprès du quotidien économique. Cette base d'exportation va rétrécir car ce n'est plus économique."

Michelin, dont le siège est situé à Clermont-Ferrand dans le centre de la France, possède déjà une trentaine d'usines aux Etats-Unis et au Canada.

Deux fois plus cher de produire en Europe

Depuis 2019, entre la hausse des coûts de l'énergie et l'inflation qui "s'est retraduite dans les salaires", il est devenu globalement "deux fois plus cher" de produire des pneus en Europe qu'en Asie, avait déclaré en janvier Florent Menegaux, auditionné au Sénat.

Le groupe a annoncé fin 2024 la fermeture de deux usines, à Vannes et Cholet, où travaillent 1.254 personnes. Michelin publiera ses résultats de l'année 2024 mercredi, mais avait dégagé un bénéfice net de près de 2 milliards en 2023, stable par rapport à l'année précédente.

Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait également imposé des droits de douane sur les exportations européennes d'acier et d'aluminium, obligeant l'UE à répliquer. Selon Goldman Sachs, 40% des exportations européennes vers les Etats-Unis pourraient être soumises à des droits de douane, ce qui pourrait représenter 1% du PIB européen.

VG avec AFP