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Agroalimentaire: les marges des industriels sont-elles aussi confortables que Bercy semble le dire?

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Les représentants de l'agroindustrie, attendus ce mercredi matin à Bercy, sont dans le collimateur de Bruno Le Maire qui les enjoint à renégocier les prix et à baisser leurs tarifs. Mais leurs marges sont-elles si importantes?

Alors que l'inflation a atteint 5,9% au mois de mars sur un an, les marges des industriels de l'agroalimentaire sont-elles aussi confortables que Bercy et les distributeurs le dénoncent? Pour l'instant, ces indicateurs restent plutôt préservés du côté des géants du secteur. Ces derniers ont en effet maintenu leur "pricing power" avec un léger grignotage de leur marge.

Chez Nestlé, la marge opérationnelle courante récurrente atteint ainsi 17,1%, un chiffre en légère baisse de 0,3% sur un an. Le groupe affiche toutefois une forte hausse de ses prix : près de 10% en moyenne au premier trimestre.

Chez Unilever, qui possède près de 400 marques comme Amora, Carte d'Or ou Cif, la marge baisse d'un peu plus de 2% pour atteindre 16,1%. Mais là aussi, les prix de l'industriel ont augmenté en moyenne de 10%.

Une marge de plus de 30% pour Coca-Cola

Du côté du géant Coca-Cola et de ses 500 marques, la marge d'exploitation affiche également un léger recul, à 30,7% contre 32,5% l'année dernière. Mais son chiffre d'affaires net est en hausse de 5% au premier trimestre, porté notamment par des hausses de prix de 11%.

Quant à la multinationale tricolore Danone, elle conserve une marge opérationnelle courante de 12,2%. Cependant, les industriels du lait ne sont pas concernés par la demande de renégociation formulée par Bercy afin de ne pas faire pression sur les agriculteurs.

Nathan Cocquempot avec NLC