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Aéronautique: "2023 devrait être une meilleure année que 2022", selon Guillaume Faury

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Le président du Gifas et président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury, s'est dit "optimiste" pour 2023, même si "l'environnement reste compliqué à de nombreux titres", à commencer par les livraisons.

Le secteur aéronautique poursuit sa reprise. "2023 devrait être une meilleure année que 2022", a déclaré Guillaume Faury, président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) et président exécutif d'Airbus, à l'antenne de BFM Business ce jeudi matin. "L'environnement reste compliqué à de nombreux titres mais on est optimistes", a-t-il ajouté.

"Les clients sont là, la demande est forte et la difficulté c'est de livrer", a décrit Guillaume Faury, pointant "une contradiction très forte entre un marché qui est devenu très porteur et une incapacité à servir ce marché comme on aimerait le faire". "En 2020-2021 on avait une crise de la demande, là on a une crise de l'offre", a-t-il poursuivi, alors que l'objectif d'Airbus de livrer 700 avions en 2022 n'a pas été atteint.

"C'est un vrai souci, beaucoup de regrets et de frustration parce que la demande est là", a commenté le président exécutif d'Airbus, sans donner le nombre de livraisons effectuées en 2022. "Le challenge pour 2023 est d'arriver à faire cette montée en cadence de l'industrie aérospatiale, qui bénéficie d'une situation très favorable au niveau macroéconomique, mais connaît de grandes difficultés à exécuter", a-t-il résumé.

Le secteur veut recruter 16.000 personnes

Pour y parvenir, le secteur aéronautique français veut recruter 16.000 personnes en 2023. "On a embauché environ 15.000 personnes dans la filière l'année dernière. On pense qu'on va en embaucher 15.000 ou 16.000 cette année", a indiqué Guillaume Faury. "Airbus s'en est bien sorti mais on a absolument besoin que les entreprises de taille intermédiaire et les plus petites en 2023 arrivent aussi à embaucher."

Le président du GIFAS mise sur le salon du Bourget 2023, qui fait son retour en juin prochain après quatre ans d'absence. "On va en faire un salon absolument magnifique comme plateforme pour communiquer, embaucher, attirer des jeunes", a-t-il déclaré. "Les jeunes ont une énorme envie de contribuer à quelque chose d'utile. Ils sont passionnés par les défis qu'on a à relever", est convaincu Guillaume Faury.

Interrogé sur le dossier Atos, le président exécutif d'Airbus a dit qu'il n'acceptait pas "d'entendre qu'Airbus n'est pas suffisamment français pour des activités de cybersécurité ou autre", après que le gouvernement s'est montré peu emballé par l'offensive du constructeur aéronautique européen sur Atos. Airbus est déjà "un acteur des activités les plus souveraines de la France", a-t-il tenu à souligner.

Alors que le groupe aéronautique serait sur les rangs pour prendre une participation minoritaire au capital d'Evidian, future filiale d'Atos, Guillaume Faury a refusé de confirmer cette information. "On réfléchit à l'avenir des relations avec Atos, c'est un partenaire très important pour nous", s'est-il contenté de déclarer.

Marius Bocquet