Accord commercial entre l'UE et les États-Unis: Gabriel Attal estime qu'il sera difficile d'obtenir "mieux" tant que "l'Europe ne sera pas plus forte"

Le patron du parti Renaissance, Gabriel Attal, à Charleroi, en Belgique, le 1er mai 2025 - VIRGINIE LEFOUR © 2019 AFP
L'accord commercial conclu entre les Etats-Unis et l'Union européenne "n'est pas bon" mais "nous ne pourrons pas obtenir mieux tant que l'Europe ne sera pas plus forte", estime le patron du parti présidentiel Renaissance Gabriel Attal, qui appelle à faire de l'UE une "puissance politique" et économique.
"Cet accord n'est pas bon, c'est vrai. Mais nous ne pourrons pas obtenir mieux tant que l'Europe ne sera pas plus forte. Tant que nous n'assumerons pas pleinement notre puissance économique, technologique mais aussi politique", écrit l'ancien Premier ministre macroniste, dans une tribune mise en ligne, mardi 29 juillet dans la soirée, par Le Figaro.
Gabriel Attal appelle l'UE à devenir plus puissante
Le président de la République, partisan d'une ligne ferme face aux Etats-Unis ces derniers mois, ne s'est pas encore exprimé sur cet accord qui prévoit une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.
La classe politique française a été unanime à le dénoncer. Le Premier ministre François Bayrou a même évoqué un "jour sombre" pour l'Europe, qui "se résout à la soumission".
Plus nuancé, le ministre de l'Economie Eric Lombard, qui doit réunir mercredi à Bercy les secteurs concernés, a estimé que l'accord n'était "pas complet" et que "le travail continuait" pour qu'il "soit amélioré".
Imposer des droits de douane aux géants du numérique
Dans sa tribune, Gabriel Attal considère que "si nous n'avons pas pu négocier un meilleur accord, c'est parce que l'Europe est politiquement faible et divisée. Alors, plutôt que de suivre le chemin hasardeux du repli proposé par les extrêmes, construisons notre puissance politique".
Il propose pour ce faire "une élection de la présidence de la Commission européenne au suffrage universel direct" et "un renforcement considérable du poids et de la légitimité du Parlement européen" qui aurait du pouvoir, selon lui, "adopter" un tel accord.
Pour installer un "rapport de force" avec les Etats-Unis, il suggère d'imposer des droits de douane "significatifs" sur les géants du numérique et ce "jusqu'à la conclusion d'un accord sur la base de nos termes".
"L'Europe a les moyens de résister à cette nouvelle guerre froide économique et technologique" même si "aucun responsable politique entendu ces derniers jours ne sait dépasser la colère - légitime - pour proposer des solutions - vitales", accuse au passage Gabriel Attal.