800.000 emplois à pourvoir: la France aura besoin de main d'œuvre étrangère, selon la fédération des particuliers employeurs

Avec le vieillissement de la population et la baisse du chômage, les métiers déjà en tension de l'emploi à domicile devraient exiger 800.000 nouvelles paires de bras d'ici 2030. Impossible d'y pourvoir sans main d'œuvre étrangère, selon la Fédération des particuliers employeurs.

La France aura besoin d'étrangers pour couvrir 800.000 emplois à domicile nécessaires à sa population vieillissante d'ici 2030, a expliqué mardi la Fédération des particuliers employeurs de France (Fepem) qui défend leur régularisation dans le cadre du projet de loi immigration.

Les "personnes éloignées de l'emploi" ne suffiront pas à elles seules "à combler l'ensemble des 800.000 postes à pourvoir en France au regard du vieillissement de la population", a observé lors d'un point presse en ligne Marie-Béatrice Levaux, coprésidente de la Fepem.

Le secteur de l'emploi à domicile est en effet "répertorié dans le top 5 des métiers les plus en tension en France", et la baisse du chômage a encore accru cette pénurie de main d'oeuvre, a souligné Pierre-Olivier Ruchenstain, directeur général exécutif de cette fédération.

D'une part, les départs à la retraite sont de plus en plus nombreux parmi les professionnels de la petite enfance, d'autre part le nombre de seniors ayant besoin d'aide pour se maintenir à domicile est en croissance: "d'ici sept ans à peu près, une personne sur trois aura plus de 65 ans", observe Pierre-Olivier Ruchenstain.

Déjà 20 à 25% de salariés nés à l'étranger

Certaines régions "sont plus en tension que d'autres", comme les littoraux atlantique ou méditerranéen, "où s'installent des jeunes retraités qui vont devenir plus âgés", relève Marie-Béatrice Levaux.

Dans ces circonstances, "la population née à l'étranger devient pour nous un sourcing majeur", dans une branche qui emploie déjà de 20 à 25% de salariés nés à l'étranger depuis les années 1970, a expliqué cette responsable.

"La France est très frileuse sur ce sujet", constate Marie-Béatrice Levaux, qui s'inquiète d'une "concurrence" en Europe pour cette main d'oeuvre.

"Si nous n'engageons pas une démarche volontaire d'intégration par le travail et l'emploi, d'autres pays européens vont le faire ou le font déjà", redoute-t-elle. Ainsi l'Allemagne "a massivement formé le million de personnes qui sont rentrées sur son territoire il y a quelques années, avec des parcours de compétences absolument majeurs parce qu'elle avait déjà cette vision d'un risque de pénurie d'actifs".

Le travail à domicile concerne 1,3 million de salariés, le plus souvent à temps partiel, et 3,3 millions de particuliers employeurs, selon la Fepem.

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi avec AFP Journaliste BFM Éco