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300.000 mariages attendus en 2023, du jamais-vu

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De nombreux mariages ont dû être décalés à cause de la crise sanitaire. Résultat, l'année 2023 s'annonce chargée avec 300.000 cérémonies attendues, du jamais-vu. Un casse-tête pour les professionnels qui ne savent pas s'ils pourront répondre à la demande.

Confinement, port du masque obligatoire, pass sanitaire, jauge d’invités… Depuis 2020, de nombreux couples ont préféré reporter leur mariage en raison des restrictions sanitaires liées au Covid. Résultat, l'année 2022 est particulièrement chargée. Environ 250.000 cérémonies sont prévues, contre environ 220.000 pour une année "normale", indique à franceinfo Stéphane Seban, organisateur du Salon du mariage, qui se déroulera les 17 et 18 septembre prochains porte de Versailles à Paris.

L'effet boule de neige sera encore plus important sur 2023. Les professionnels du secteur s'attendent à travailler sur 300.000 mariages, du jamais-vu. Un phénomène directement lié aux reports des cérémonies pendant le Covid.

"En 2023 se marient ceux qui devaient le faire en 2021 mais qui n'ont pas pu repousser à 2022 car tout était déjà réservé, mais aussi les mariés qui, ne sachant pas quelle serait la situation sanitaire en 2022, ont préféré décaler d'un an", explique Clément Tournier, président de l'Union des Professionnels Solidaires de l'Évènementiel (UPSE).

Sans surprise, les lieux de célébration et les prestataires s'arrachent. "Il va falloir trouver de la place. Certains décident de se marier en semaine, d’autres font ça sur deux jours...", note Clément Tournier.

Paul Cherqui, gérant d'une boutique de robes de mariées à Boulogne-Billancourt, a confié à franceinfo être obligé de refuser "deux à trois mariées par jour" en ce moment. La guerre en Ukraine complique encore la situation: le pays étant l'un des plus gros fabricants, le gérant anticipe des problèmes d'approvisionnement.

Hausse des prix

Se marier en 2023 devrait coûter plus cher que les années précédentes. Si certains vont sûrement profiter de la forte demande pour augmenter leurs tarifs, la conjoncture économique pèse sur les professionnels.

Les traiteurs sont particulièrement affectés. A la hausse des prix de l'énergie, du carburant et de ceux de l'alimentation vient s'ajouter une importante pénurie de main d'oeuvre. Certains traiteurs sont même obligés de refuser les grands mariages car ils n'arrivent plus à recruter le personnel suffisant.

L'inflation pèse aussi sur les loueurs de salles. En tant que professionnels, ils ne sont pas concernés par le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour protéger le pouvoir d'achat des particuliers face à la hausse des prix de l'énergie. Pour conserver leurs marges et rentrer dans leurs frais, certains vont donc devoir alourdir la facture.

A quand un retour à la normale? L'année 2024 devrait encore être perturbée. "Il y a quelques reports. Et tout dépendra aussi de la situation ces prochains mois", indique Clément Tournier de l'UPSE. Cette année, la saison des mariages finira plus tôt qu'en temps normal, fin septembre au lieu de début novembre habituellement. "Certains craignent un retour de l'épidémie à la rentrée et préfèrent ne rien organiser après cette vague potentielle", précise le président de l'UPSE.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech