Les États-Unis saisissent 200.000 dollars de cryptomonnaies au Hamas

Hacker cryptomonnaie - pexels
Nouveau coup de filet contre le financement du terrorisme. Le ministère de la Justice américain a annoncé la saisie de plus de 200.000 dollars en cryptomonnaies liés au Hamas. Selon les enquêteurs, ces fonds faisaient partie d’un vaste réseau de blanchiment, ayant permis au groupe de collecter plus de 1,5 million de dollars depuis octobre 2024.
L’enquête révèle que des partisans du Hamas utilisaient au moins 17 adresses en cryptomonnaies, partagées via une plateforme de communication cryptée. L’argent récolté était ensuite transféré dans un portefeuille opérationnel, puis blanchi grâce à un système complexe de transactions impliquant des courtiers en gré à gré (en relation directe) et des plateformes d’échange peu regardantes.
Parmi les fonds saisis, on décompte 89.900 dollars détenus dans des portefeuilles crypto et 111.500 dollars répartis sur trois comptes liés à des Palestiniens installés en Turquie et dans d’autres pays.
Les États-Unis veulent couper les financements du Hamas
Grâce à des outils de traçabilité avancés, les agences de renseignement peuvent remonter les flux financiers et identifier les acteurs derrière ces transactions.
"Chaque centime destiné au Hamas sera traqué et saisi. Nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour démanteler ces réseaux financiers", explique Sue J. Bai, responsable de la division de la sécurité nationale du ministère de la Justice.
Même son de cloche du côté du FBI, qui met en avant l’importance de la guerre financière contre le terrorisme. "En perturbant leur accès aux fonds, on affaiblit leur capacité d’action", assure Raul Bujanda, agent spécial du FBI.
Cryptomonnaies: le Hamas adepte depuis 2019
Selon un rapport du congrès Américain, le Hamas exploite les cryptomonnaies pour financer ses opérations depuis 2019, malgré les efforts des autorités américaines et israéliennes pour traquer ces flux.
Après les attaques du 7 octobre 2023 contre Israël, Washington a renforcé ses sanctions et enquêté sur 165 millions de dollars de transactions suspectes. Binance a été épinglé pour avoir facilité ces mouvements et condamné à près de 4 milliards de dollars d'amendes.
Face aux saisies répétées, les Brigades al-Qassam ont cessé d’accepter les dons en bitcoin en 2023, mais les cryptos restent un levier financier pour le terrorisme. Une enquête de l'agence de presse Reuters a révélé que la traçabilité on-chain pousse certains groupes terroristes à privilégier des blockchains alternatives plus discrètes pour financer leurs activités.