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Vallée de la Roya: contraints de régler plusieurs amendes d'un coup, des automobilistes en colère contre un radar italien

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Si les contraventions semblent justifiées, elles datent toutes de plusieurs mois et obligent les automobilistes à les régler toutes d'un coup. Une somme que beaucoup ne peuvent pas débourser en une fois.

C'est un radar italien qui sème la pagaille dans la vallée de la Roya. L'appareil est installé à la sortie de Vintimille, en Italie, sur une route limitée à 50 km/h. Une artère empruntée quotidiennement par les habitants de la vallée.

Et depuis plusieurs jours, les habitants ont eu la mauvaise surprise de recevoir une ou plusieurs contraventions pour excès de vitesse. La facture est salée: entre 77 et 210 euros pour les plus élevées.

Si les habitants concernés ne contestent pas les infractions, ils dénoncent les délais de ces amendes. Beaucoup ont été reçues des mois après les faits. "Du coup, il y a des gens qui se retrouvent avec plusieurs amendes à régler dans les cinq jours", explique Marie, infirmière de Tende au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

"Les sommes avoisinent les milliers d'euros. Des gens font des crédits, des gens ne savent pas comment ils vont faire!"

Frédéric s'est notamment déjà acquitté de 772 euros. Une amende qui a été majorée, car l'excès de vitesse a été commis la nuit. Le restaurateur niçois craint désormais d'en recevoir des nouvelles. "Ça s'est passé le 3 juillet, donc il y a six mois. Et comme je suis remonté au moins une dizaine de fois entre-temps, est-ce que l'année prochaine j'aurai la mauvaise surprise encore de recevoir des nouveaux PV?", s'inquiète-t-il.

Le maire de Breil-sur-Roya interpelle Vintimille

Un peu plus d'une dizaine d'usagers de la route Tende-Vintimille se sont réunis vendredi 8 décembre en gare de Breil-sur-Roya pour dénoncer un "racket". "Après Alex, la tempête de PV" pouvait-on lire sur une banderole qu'ils ont brandi. Ils appellent à plus de pédagogie.

La contestation s'organise également sur les réseaux sociaux. Un groupe Facebook pour les automobilistes "sur-verbalisés et en sursis" a réuni plus de 600 membres en 48 heures.

Le maire de Breil-sur-Roya, Sébastien Olharan, s'est joint à la colère de ses administrés et a adressé un courrier à son homologue italien de Vintimille. "Ces contraventions (...) plongent dans d'immenses difficultés financières de très nombreuses familles", écrit-il.

"Elles entravent par ailleurs le redémarrage économique de la vallée dans la mesure où plusieurs entreprises sanctionnées ont déjà annoncé qu'elles ne se rendraient plus dans la Roya."

Certains particuliers verbalisés ont aussi été touchés par la tempête Aline, qui a engendré des coûts imprévus.

L'édile français a demandé au maire Flavio Di Muro de retirer son radar et de trouver une solution pour les automobilistes déjà sanctionnés mais incapables de s'acquitter de sommes aussi importantes.

Certains riverains ont indiqué à BFM Nice Côte d'Azur que les maires de Tende, Breil-sur-Roya et Menton devraient rencontrer le maire de Vintimille ce lundi 11 décembre.

Corentin Marabeuf, avec Juliette Moreau Alvarez