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"Une balle perdue, c'est vite arrivé": l'inquiétude des habitants de La Frayère, à Cannes, face aux fusillades

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Depuis plusieurs jours, les actes de violence se multiplient au quartier La Frayère à Cannes avec en toile de fond la montée du trafic de drogue. Les habitants, inquiets, demandent aux pouvoirs publics la mise en place de mesures fortes.

Trois fusillades en quelques semaines. Depuis un peu plus de trois ans, le quartier La Frayère, à Cannes, fait face à une montée inquiétante de la violence sur fond de trafic de drogues. Dernier drame en date: ce mercredi 30 avril, un homme a été blessé par balle aux jambes à proximité des immeubles d'habitation.

Pour les résidents, il s'agirait d'une guerre de territoire entre trafiquants locaux et réseaux criminels plus organisés. Jour et nuit, les Cannois redoutent à présent qu'un nouveau drame se produise.

"Ce n'est pas simplement le fait qu'ils se tirent dessus, mais demain on passe par-là... Une balle perdue, c'est vite arrivé", explique Saliha, une habitante du quartier, à BFM Côte d'Azur.

Face à cette insécurité, les habitants de La Frayère réclament des mesures fortes. "Ça fait des mois et des mois que je demande plus de policiers dans les quartiers. Je souhaiterais que cette fois-ci, on soit entendu et que les habitants puissent dormir sereinement et en toute sécurité dans n'importe quel endroit de la République", s'insurge Laïd Bouzeti, président du syndicat d'initiative de défense du quartier de la Bocca.

"J'ai un cri à lancer"

Ces scènes de violence répétées ont provoqué un vent de panique dans le quartier. Les habitants craignent désormais de sortir, d'aller au travail et même de prendre le bus. "Ils ont peur pour leurs enfants et pour eux-mêmes", raconte Saliha. "Combien de jeunes devront être tués avant qu'on ne bouge?"

Les points de deal sont pourtant bien connus dans le quartier: l'un est situé près du bâtiment B, l'autre à proximité de l'entrée G.

Laïd Bouzeti souhaiterait que "plus de moyens" soient déployés par l'État pour encadrer les jeunes des quartiers en difficulté. "Il ne faut pas oublier que ces quartiers connaissent déjà des difficultés sociales auxquelles se rajoutent des difficultés liées à la sécurité", fait-il remarquer.

Un constat également partagé par Saliha, qui déplore un manque d'action de la part des pouvoirs publics.

"J'ai un cri à lancer, un cri du coeur. Je ne voudrais pas qu'on fasse encore pleurer des mamans. On tue trop de jeunes", regrette Saliha.

"Ces dealers, ces narcotrafiquants, il faut les stopper et laisser notre jeunesse vivre tout simplement" soupire-t-elle.

Une réunion publique prévue le 5 mai

De son côté, la mairie se dit pleinement consciente de la situation critique qui touche certains quartiers de la ville. Selon le dernier recensement, il manquerait à ce jour une quarantaine de policiers nationaux à Cannes.

"Il faut avoir des personnes sur le terrain et des personnes qui enquêtent aussi pour que les dossiers soient bien ficelés afin d'être présentés en justice", explique Thierry Migoule, directeur de cabinet de la mairie de Cannes.

À partir du mois de juillet, la municipalité annonce un plan d'investissement de plus de 40 millions d'euros pour venir à bout de cette problématique. Une réunion publique est aussi prévue le lundi 5 mai entre les habitants et la mairie pour évoquer l'enjeu sécuritaire.

Manon Aversa avec Orlane Edouard