Trous dans les murs, radiateur arraché... A Nice, les habitants d'une résidence victimes d'un couple de squatteurs

Pour Marie, cet appartement, c'est l'investissement d'une vie. Cette Niçoise a acheté ce deux-pièces sur plan, pour ensuite pouvoir le louer. Mais une fois la construction de l'immeuble terminée, des squatteurs ont changé la serrure et s'y sont installés. Le litige va durer plusieurs mois. Sans autre solution, elle décide alors de se faire justice elle-même.
"J'ai décidé un jour où ils n'étaient plus dans l'appartement de changer à mon tour les serrures pour pouvoir récupérer mon bien", déclare-t-elle, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.
"La plaque de cuisson, des trous dans les murs... Et un radiateur arraché." Une fois à l'intérieur, elle constate que les dégâts sont conséquents et dépassent les 20.000 euros de préjudices.

"Ils trouvent ça normal de refuser de quitter les lieux"
Délogés, les squatteurs ne manquent pas d'audaces et s'installent, en toute illégalité, au rez-de-chaussée. Le propriétaire de l'appartement vit dans le Nord de la France, il a acheté son appartement au début de l'année 2021 sur plan, "pour tout simplement le louer".
Ce n'est qu'après avoir trouvé une locataire que Jérôme Patin, propriétaire du logement squatté, apprend la mauvaise nouvelle. "J'appelle la copropriété qui me dit: 'ah vous êtes le deuxième, déclare-t-il ce vendredi, sur BFMTV. Déjà, là, il y a un problème, parce que je n'avais pas été prévenu qu'il y avait déjà eu un squat."
Bien décidé à ne pas se laisser faire, Jérôme Patin engage des procédures. "Dans un premier temps, je démarche un huissier pour pouvoir porter plainte et assister d'un avocat", précise-t-il. Il contacte Marie, la propriétaire du premier logement squatté, et prend le même avocat pour tenter d'avoir un jugement rapide.
Il a demandé l'expulsion des squatteurs. Par ordonnance du 13 décembre 2022, le tribunal judiciaire a ordonné leur expulsion, non assortie du délai de 2 mois à compter du commandement de quitter les lieux, a appris BFMTV, d'une source proche du dossier.
La réquisition de la force publique a été déposée le 9 février 2023 par l'huissier du propriétaire. Le concours de la force publique a été accordé le 31 mars pour une expulsion à compter du 1er mai. L'huissier s'est rapproché des forces de l'ordre pour mettre en œuvre cette expulsion.
"Il y a de la violence. Ils sont chez moi et, aujourd'hui, ils trouvent ça normal de refuser de quitter les lieux, ils sont chez eux", ajoute-t-il.
Plusieurs mois après le lancement des procédures, son logement est toujours squatté. Il semblerait qu'un bébé se trouve chez les squatteurs. "Ce qui a énormément joué, c'est la trêve hivernale, pense-t-il. Le bébé, ça reste important, mais je pense qu'une ville comme Nice peut assumer de les reloger ou de gérer autrement. Ce n'est pas à moi de gérer cette problématique."
"Manque de gardiens"
Aujourd'hui, ils terrorisent les autres locataires et font la loi dans l'immeuble. "Il manque de gardiens dans cet immeuble et certains immeubles du quartier en manquent aussi, confie un riverain. Je pense que s'il y avait des gardiens, ça irait mieux."
BFM Nice Côte d'Azur a tenté d'aller discuter avec ces squatteurs récidivistes. Menacée à plusieurs reprises, notre équipe a dû quitter les lieux. La police est intervenue.