Soupçons de corruption, antécédents judiciaires: une surveillante stagiaire de la prison de Grasse suspendue

La prison de Grasse (Alpes-Maritimes) où était détenu le malfaiteur - Valery Hache - AFP
Au sein de la prison de Grasse (Alpes-Maritimes), le profil de l'une des stagiaires pénitentiaires, âgée de 24 ans, interroge, comme l'écrit Le Parisien. Depuis novembre 2024, cette dernière a été suspendue de son poste pour quatre mois, et une demande d'exclusion de l'administration pénitentiaire a été déposée, après des soupçons de corruption dans les murs de la prison.
Le parquet de Grasse confirme d'ailleurs auprès de nos confrères qu'une enquête est en cours dans cette affaire.
"Nous aussi on veut des iPhone!"
D'après des rapports internes d'évaluation de ses supérieurs, consultés par Le Parisien, la stagiaire de 24 ans accumule les erreurs et "manquements" de sécurité à Grasse.
"Manque d’ascendant sur la population pénale", "nombreux retards", plusieurs portes de cellules ouvertes en même temps... La jeune femme "doit se ressaisir", selon les termes employés par sa hiérarchie.
Pourtant, malgré la remontrance, les bourdes s'enchaînent. La surveillante junior appelle certains détendus par leurs surnoms, "passe son temps dans le bureau en compagnie des détenus au lieu de faire le travail demandé" ou reste plusieurs minutes dans les cellules de deux détenus sensibles.
Plusieurs antécédents judiciaires
Toujours selon nos confrères, elle est accusée d'avoir glissé un DVD sous la porte d'une cellule renfermant un homme "particulièrement surveillé", a été observé en train de prendre des notes, cachée derrière la porte d'un détenu, ou d'avoir imité la signature d'un collègue pour se blanchir d'un écran cassé pendant sa garde. Pire, lors de promenades, des groupes de prisonniers ne se cachent pas de scander que cette jeune surveillante "est sympa, elle fait entrer les téléphones. Nous aussi on veut des iPhone!".
Si la jeune surveillante n'a jamais été condamnée par la justice au moment de son recrutement, cette dernière traîne plusieurs antécédents judiciaires, dont certains ont lieu au sein du milieu carcéral.
Selon nos confrères, la femme de 24 ans conduisait sans assurance en 2021, a été impliquée en 2022 dans plusieurs jets de stupéfiants par-dessus les murs de la prison de Béthune (Pas-de-Calais) et a été contrôlée à bord d’un véhicule faussement immatriculé en 2023, puis interpellée en état d'ivresse quelques mois plus tard.
Lorsque la prison de Grasse a été informée de ces faits, en octobre 2024, c'est elle qui a signalé son agente auprès du procureur de la République.