Soupçons de bizutage: un étudiant en médecine hospitalisé après une soirée à Nice, l'université ouvre une enquête

L'université Côte d'Azur a annoncé avoir désigné une commission d'enquête, vendredi 30 janvier, pour faire la luminière sur des soupçons de bizutage qui plane sur une soirée d'étudiants en médecine, organisée vendredi 24 janvier, dans un appartement privé à Nice.
Dans son communiqué, l'université explique que la commission d'enquête qu'elle a désigné "aura pour mission de faire rapidement toute la lumière sur les faits signalés, l’identité des éventuels responsables et la qualification possible de ces faits".
Selon un témoignage recueilli par BFM Côtes d'Azur, les deux étudiantes organisatrices de la soirée, et membres d'une association, ont contraint plusieurs étudiants de deuxième année à boire plusieurs litres d'un mélange de soda, d'huile et d'alcool.
Suite a cette alcoolisation excessive, un jeune homme en deuxième année a été transporté à l'hôpital après avoir perdu connaissance et ingéré son propre vomi. Toujours selon le même témoignage, les organisatrices auraient laissé les autres étudiants alcoolisés livrés à eux-mêmes, les obligeant à nettoyer leur propre vomi.
Une commission d'enquête désignée par l'université
Le doyen de la faculté de médecine a rencontré dimanche le jeune homme en deuxième année hospitalisé, ainsi que ses parents. L'étudiant est depuis sorti de l'hôpital et a été pris en charge par des psychiatres et des addictologues du CHU.
Pour ce qui est d'éventuelles sanctions, bien qu'il soit difficile pour l'université d'intervenir pour des faits survenus dans un appartement privé, si l'ensemble des faits sont avérés, l'université devrait prendre des sanctions envers les organisatrices et leur association.
"Un impact physique, parfois psychologique"
L'université Côte d'Azur rappelle également dans son communiqué "son engagement dans la lutte contre le bizutage", pratique interdite par la loi. Hors les cas de violences, de menaces ou d'atteintes sexuelles, amener autrui à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants, à consommer de l'alcool de manière excessive, lors de manifestations ou de réunions liées au milieu scolaire, sportif et socio-éducatif est puni de six mois d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende.
"Le bizutage a un impact physique, parfois psychologique à très long terme sur certains étudiants", explique Quentin Matton, fondateur de l'association G Addiction. Celui-ci rappelle que "le bizutage, c'est aussi le cas si on vous pousse à une consommation aussi excessive d'alcool, même si vous êtes consentent".