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Saint-Martin-Vésubie: trois ans après la tempête Alex, le village se reconstruit encore

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De nombreuses routes ont été refaites et des habitations sont sorties de terre, mais il reste encore beaucoup à faire.

"Avant, c’était tout propre, tout bien rangé, mais il y a eu la tempête." Les 2 et 3 octobre 2020, la tempête Alex traversait les Alpes-Maritimes, faisant dix morts, huit disparus et plusieurs centaines de sinistrés. Trois ans après, le village de Saint-Martin-Vésubie panse toujours ses plaies.

Un terrain en zone rouge

Michèle, propriétaire du domaine du Champouns, partage sa propriété et son quotidien avec les dégâts encore bien nombreux. Avant Alex, la propriétaire accueillait 72 personnes sur son terrain. Aujourd’hui, ce n’est même pas la moitié.

Et la tempête poursuit Michèle dans son quotidien. Il y a un mois, elle a appris que sa propriété était placée en zone rouge. Le couperet tombe, elle ne peut plus faire de location.

"Il faut attendre le feu vert de tout le monde pour avoir l’autorisation d’exploitation", rapporte-t-elle. "Ça fait trois ans que j’ai perdu tous les meublés en bas. Ça fait quand même sept locations."

La nuit, Michèle ressasse. "Des fois, je me réveille, je me dis 'c’est un cauchemar ou c’est toujours vrai'", confie-t-elle. "Et on se dit que temps que lorsqu'on n’a pas vécu quelque chose, on ne peut pas imaginer."

Saint-Martin-Vésubie se reconstruit lentement depuis le passage de la tempête Alex. De nombreuses routes ont été refaites et des habitations sont sorties de terre, mais il reste encore beaucoup à faire.

"Dix ans à finir tout ça"

"On est encore en urgence tempête", rappelle Ivan Mottet, le maire. "Je l’ai dit à l’Etat dernièrement et je le redis: il faut absolument nous aider car on a encore énormément de travail." Pour Ivan Mottet, la route est encore longue. "Il y en a encore pour dix ans à finir tout ça", lâche-t-il.

Toutefois, à Saint-Martin-Vésubie se cache, entre les craintes et l’attente, la résilience. Philippe a ouvert son restaurant après la tempête. Situé au cœur du village, ce commerçant joue un rôle moteur.

"Si cet établissement, qu'il soit à moi ou pas, est fermé, ça paraît compliqué pour le village", rapporte Philippe. Trois ans après la tempête Alex, le village, encore meurtri, tente en vain de se reconstruire.

Charlotte Lesage