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"On est dans l'insécurité": la présence de toxicomanes rue Tiranty inquiète les Niçois

Rue Emma et Philippe Tiranty, toxicomanes et dealers viennent régulièrement s'attrouper. Les riverains dénoncent les nuisances et l'insécurité. La ville de Nice a annoncé la multiplication de patrouilles de police et l'augmentation des maraudes.

Seringues, garrots, déchets... Chaque jour, les riverains et commerçants de la rue Emma et Philippe Tiranty à Nice font les mêmes découvertes. Dans cette rue à sens unique, toxicomanes et dealers viennent régulièrement pour s'injecter des produits, notamment du Subutex, une substance proche de la morphine.

"En tant que professionnels de santé, ça nous paraît insupportable de voir des gens qui vivent dans des conditions aussi insalubres", commente pour BFM Nice Côte d'Azur Océane, qui travaille dans la rue.

Pour la professionnelle, il est également "complètement inconcevable que des patients malades respiratoires graves puissent avoir peur de traverser la rue pour bénéficier de soins".

"Ils nous ont insultés"

Les riverains eux aussi témoignent d'un sentiment d'insécurité lié à la présence de ces petits groupes, qui peuvent rassembler plusieurs dizaines de personnes. "Ils nous ont insultés, malgré le fait qu'on ne leur a pas parlé", confie l'un d'entre eux.

"Il y a souvent des conflits entre certaines personnes", explique une autre, excédée par "les odeurs" et "les cris". "Venir à reculons tant qu'on n'est pas à l'intérieur, on est dans l'insécurité", assure-t-elle.

Des patrouilles renforcées

Confronté à cette situation, le maire de Nice Christian Estrosi a réagi dans un communiqué, précisant que "la municipalité n’a aucune obligation dans ce domaine". L'ancien membre des Républicains explique que la ville "a multiplié les patrouilles de la police municipale", en plus d'avoir "renforcé le maillage de caméras".

La municipalité a par ailleurs "sollicité l'augmentation des maraudes de la part des Caarud" (Centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues, NDLR).

Une autre option est envisagée: la création d'un lieu au sein de l'hôpital Pasteur, "qui permettrait d’accueillir les populations toxicomanes".

Pour l'heure, l'édile demande à l'État "de prendre ses responsabilités vis-à-vis de ces populations souvent atteintes de pathologies parfois lourdes", en mettant en place "un centre dédié".

Victor Labbay avec F.R.