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Nice: un ancien travailleur du STO de 101 ans demandant réparation à l'État débouté par la justice

La balance de la justice (photo d'illustration)

La balance de la justice (photo d'illustration) - DAMIEN MEYER - AFP

L’ancien travailleur du service du travail obligatoire (STO) en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, Erpilio Trovati, 101 ans, s’est vu refuser, ce mardi 4 février, par le tribunal administratif de Nice, l’indemnisation de toutes ses heures de travail non rémunérées par l’État français.

C'est une déception pour cet ancien travailleur du service du travail obligatoire (STO). Contraint de travailler dans une usine allemande entre le 17 mars 1944 et le 8 mai 1945, en pleine Seconde Guerre mondiale, Erpilio Trovati, qui vit à Colomars, près de Nice, a vu sa demande d’indemnisation pour toutes ses heures effectuées en Allemagne pendant la guerre rejetée par le tribunal administratif de Nice ce mardi 4 février.

Une prescription qui bloque toute indemnisation

Avec son avocat, Michel Pautot, il réclamait "33.400 euros en réparation du préjudice par suite du travail forcé" au sein de "l'usine Deutsche Metall", faisant valoir que sa déportation en Allemagne était un crime contre l'humanité imprescriptible.

Dans la mesure où une loi de 1951 a reconnu un statut aux victimes du STO et fixé un cadre pour les demandes de réparation, la demande du centenaire était prescrite depuis fin 1955, a fait valoir le tribunal, reprenant les conclusions du rapporteur public.

Le tribunal a précisé que "le caractère imprescriptible des crimes contre l’humanité", argument avancé par Erpilio Trovati et son avocat, ne concerne que "les actions pénales et civiles, mais non l'action en réparation dirigée par des particuliers contre l'Etat, qui, elle, est soumis à une prescription quadriennale en l’absence de texte contraire".

Une bataille mémorielle qui se poursuit

Lors d'une audience le 14 janvier, Me Michel Pautot avait expliqué qu'il s'agissait avant tout d'un "combat pour la mémoire", qualifiant les victimes du STO d'"oubliés de l'Histoire".

La démarche de Erpilio Trovati faisait d'ailleurs suite à celle d'un autre ancien du STO, Albert Corrieri, 102 ans, qui a déposé, avec le même avocat, une demande similaire à Marseille. Une audience est prévue le 25 février.

Près de 600.000 Français ont été contraints, pendant la Seconde Guerre mondiale, à travailler en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO), une politique imposée par le régime de Vichy pour soutenir l’effort de guerre allemand.

Alexandre Simoes avec AFP