Le Cannet: la forte émotion des habitants après la mort d'Ahmed, un sans abris tué dans l'incendie d'un cabanon

Un incendie a ravagé un cabanon, au Cannet, ce dimanche 29 décembre faisant un mort. La victime, un sans abri de 73 ans nommé Ahmed, était bien connu du quartier.
Les faits se sont déroulés à proximité d'un foyer pour personnes sans-abri, au nord de la commune. Lorsque les sapeurs-pompiers sont intervenus, la victime était déjà inanimée, son corps étant carbonisé. Une enquête a été ouverte.
"Il a donné tout le reste à ses chiens"
Dans son logement de fortune, fait de tôle, Ahmed n'avait qu'une simple casserole pour se chauffer au charbon de bois. L'homme pouvait néanmoins compter sur la solidarité des habitants et bénévoles de la résidence voisine.
"La première fois que j'ai rencontré Ahmed, je lui ai proposé d'aller lui acheter un poulet il a pleuré et m'a dit que ça faisait cinq ans qu'il n'avait pas mangé de viande, se souvient, au micro de BFM Nice Côte d'Azur, Lara Sarpong, présidente de l'association Être Humain. Ahmed a mangé une cuisse du poulet, il a donné tout le reste à ses chiens."

De retour sur place, Lara Sarpong se rappelle d'un endroit "toujours propre" malgré des conditions extrêmement précaires. Une situation qu'elle n'a cessé d'alerter depuis qu'ils se sont rencontrés.
"C'est très dur de voir ça parce qu'il n'avait pas grand chose mais quand même il avait un petit lit, une petite table, une petite armoire. Là, de voir qu'il n'y a plus rien du tout... Il y avait une tente puis une surtente qu'on avait aménagée pour les chiens."
Une action en hommage à Ahmed ce vendredi
Pour les habitants de la résidence, ce drame fait ressurgir des souvenirs. "Il venait et prenait 3,4 bouteilles d'eau, le camarade donnait le café et il descendait au cabanon", se remémore Ababsa Zerroug, habitant de la résidence, qui connaissait Ahmed depuis une trentaine d'années.
"La seule chose qu'il a, ce sont des chiens qu'il aide à nourrir, ils étaient contents avec lui. Hier quand le cabanon a décidé de brûler, ces chiens étaient comme des bébés, ils pleuraient", raconte Mostefa Benmoussa, habitant de la résidence qui connaissait Ahmed depuis 20 ans.
Ahmed ne parvenait pas à accéder à un logement décent car il refusait d'abandonner ses deux chiens, qu'il a élevés durant 14 ans. Des chiens qui se retrouvent aujourd'hui sans maître et que des associations tentent de récupérer.
Sur Facebook, Lara Sarpong indique mettre "tout en œuvre pour essayer de gagner leur confiance afin qu'ils soient pris en charge par une association spécialisée dans les vieux chiens et chiens à situations compliquées qui se situe à St Vallier". Pour rendre hommage à Ahmed, une rose sera déposée sur le terrain ce vendredi 3 janvier.