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Couvre-feu à Nice: l'association Tous Citoyens! déplore une "fausse bonne idée" qui "ne marche pas"

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Le couvre-feu dans la ville de Nice, à destination des mineurs de moins de 13 ans, est entré en vigueur mercredi 1er mai dans certaines zones de la ville.

Annoncé la semaine dernière par Christian Estrosi, le couvre-feu est entré en vigueur à Nice ce mercredi 1er mai. Visant à empêcher les jeunes de moins de 13 ans de sortir entre 23 heures et 6 heures du matin, cette mesure "est une fausse bonne idée", selon David Nakache, président de l'association Tous citoyens!, invité de BFM Nice Côte d'Azur ce jeudi 2 mai.

Dans le quartier des Moulins, où le trafic de stupéfiants est particulièrement développé, le couvre-feu concerne même les mineurs de moins de 16 ans.

"Les couvre-feux pour les mineurs ont été mis en place il y a très longtemps, et il n'y a aucune étude sérieuse qui montre que ça marche! Dans les faits, ça n'améliore rien, ça ne fait pas baisser les chiffres de la délinquance, et ça ne permet pas à ces jeunes de mieux s'en sortir", estime David Nakache, qui voit dans cette mesure un "réel manque de courage de la part de la municipalité.

"Le problème, c'est que nous sommes face à des trafics de drogue lourds, organisés et structurés. Ces jeunes sont utilisés dans ces réseaux et ça va être extrêmement difficile pour les policiers d'intervenir", poursuit, critique, le président d'association.

Et d'ajouter: "On sait que face à la délinquance des mineurs, le discours d'autorité et de fermeté ne marche pas. (...) On a la ville qui ajoute une mesure mais sans complémentarité avec tous les autres dispositifs en place".

Une déliquance plutôt diurne que nocturne?

À la question de savoir si la mesure est dissuasive, David Nakache assure que "malheureusement" le couvre-feu ne réfrène pas les envies de sorties violentes des mineurs visés par la restriction de présence à l'extérieur la nuit.

D'après lui, il faut d'ailleurs prendre l'exemple de la ville de Cagnes-sur-Mer pour s'en rendre compte. "Même le maire dit que sur les moins de 13 ans, il n'y a en réalité que très peu d'arrestations. La délinquance juvénile à cet âge-là, elle est la journée et pas la nuit, donc le couvre-feu le soir est très peu opérant", assure David Nakache.

Il faudrait selon lui une "politique de prévention, globale" ainsi qu'une "coordination avec tous les autres dispositifs qui doivent intervenir auprès des jeunes en difficulté", pour finalement endiguer au mieux les problèmes de violence au sein de la population mineure de la région.

Alexis Lalemant Journaliste