Cannes: une épicerie fine mise en demeure de retirer son enseigne nommée "Ma femme est une cochonne"

À Cannes, une épicerie fine a été obligée de débaptiser son commerce "Ma femme est une cochonne" - BFMTV
Une épicerie fine à l'humour plutôt lourd. Un commerce vendant de la charcuterie a été intimé, par la ville de Cannes, de retirer de sa devanture un panneau nommé "Ma femme est une cochonne".
Le commerce, situé 51 boulevard du Perrier, a ouvert ses portes en début d'année. Frédéric Saury et David Prince, commerçants productifs à Cannes, en sont à l'initiative. "On savait que ça allait faire parler. Mais on s’est aussi dit que grâce à ça, on allait nous reconnaître et que c’était un bon coup marketing! ", souligne Frédéric Saury, à Nice Matin. "On était partie sur une idée de commerce qui allait faire revivre le quartier", soutient-il au micro de BFMTV.
Une mise en demeure pour retirer l'enseigne
Dans le quartier, la devanture tape à l'oeil. Les passants s'arrêtent prendre des photos, des klaxons abondent, le buzz est total et les clients se pressent dans cette petite épicerie qui vend des produits locaux et du CBD.
"Les gens ont de l'humour", réagit une cliente annoise, interrogée BFMTV. "Il faut savoir rigoler dans la vie, ça a fait le buzz donc c'était une bonne idée." Un second client soutient que le nom était "rigolo". "Il faudrait qu'ils se décoincent à la mairie, pour une fois que c'est un peu drôle." Le premier propriétaire du commerce, qui était alors une boucherie, témoigne ne pas trouver ce nom "très heureux". Il ajoute: "Ce n'est pas terrible, il faut arrêter ce genre de plaisanteries."
L'enseigne n'a pas attiré que les curieux. La Ville s'est vite opposée à cette affichage. Et ce, pour des raisons administratives, assure la municipalité. Les propriétaires ont ainsi été mis en demeure "par écrit à plusieurs reprises depuis le 12 février dernier par la mairie pour retirer son enseigne car il l'a installée sans savoir déposé de demande d'autorisation préalable auprès des services municipaux", indique la Ville, à BFMTV.com.
"Les services de la mairie ont contrôlé, comme auprès d'autres commerçants sur le territoire, le fait qu'ils entrent en conformité", complète Karin Topin-Condomitti, directrice générale des services de la ville de Cannes. Cette dernière précise que la Ville a procédé à cinq relances et deux mises en demeure au total.
L'enseigne a ainsi été retirée le 14 février dernier. En cas de non-respect, à l'avenir, de cette règle, le propriétaire "encourt une astreinte journalière de 243,30 euros", souligne la municipalité.
L'enseigne va être conservée sous une forme différente
Le nom de cette enseigne pourrait-il alors être validé et l'enseigne réinstallée si une demande préalable était effectuée par les propriétaires? "La municipalité ne peut pas se prononcer sur cette question tant que le dossier de demande n’a pas été déposé", répond simplement la mairie.
Néanmoins, ce type de dossier doit "répondre à plusieurs critères" dont le format, la taille des lettres ou l'emplacement" en conformité avec le "règlement local de publicité". Ajoutant: "La Mairie n’intervient pas sur ce qui peut être inscrit sur l’enseigne et n’a donc rien à dire à ce sujet. Son action concerne uniquement la forme. Il s’agit donc de faire simplement respecter le droit de l’urbanisme commercial comme pour tout établissement."
De son côté, les deux associés souhaitent remettre cet écriteau sous une forme différente. "On l’a enlevée. Mais on compte la remettre, derrière la vitrine. Parce que finalement, une majorité de gens nous ont dit de la garder", ont-ils répondu auprès de Nice-Matin.
Depuis, les associés n'ont pas déposé de dossier, indique Karin Topin-Condomitti. "On attend qu'il puisse engager toutes les démarches administratives le plus rapidement possible", complète l'élue.