"C’est très compliqué": à Marie, trois agriculteurs coupés du monde réclament la création d'une piste accessible aux véhicules

Dans le village de Marie, niché dans les Alpes-Maritimes, trois agriculteurs réalisent quotidiennement une petite expédition pour rejoindre leur exploitation. Chaque jour, ils doivent affronter un sentier escarpé, inaccessible en voiture, qu’ils gravissent à pied sur deux kilomètres. Chutes de pierres, passages étroits et terrain glissant rendent la piste particulièrement périlleuse.
"C’est très compliqué. Par exemple, sortir une récolte d’olives, ça veut dire tout sortir en brouette à moteur", confie à BFM Nice Côte d’Azur Josseline Abry, agricultrice.
Coupé du monde, cet endroit est très peu accessible. Pour accéder au village le plus proche, il faut compter 20 minutes à pied puis 20 minutes en voiture.
"Le travail d’agriculteur, on sait très bien que c’est un travail fatigant. Un travail de longue haleine. Mais si jamais on pouvait être un petit peu appuyés, histoire d’avoir moins de fatigue, les choses pourraient avancer beaucoup plus vite", témoigne également Cédric Mourmans, autre agriculteur du village.
"On a déjà 10 ans d’attente"
Ce sentier difficilement praticable devient encore plus problématique en cas d’urgence. Les pompiers ne peuvent y accéder, comme cela s’est vérifié lors de l'incendie de 2015 ou même pendant le passage de la tempête Alex en 2020. C’est pourquoi les agriculteurs demandent la création d’une piste accessible aux véhicules, pour sécuriser les lieux et faciliter leur quotidien.
"On a déjà 10 ans d’attente, d’attente presque fébrile. Et nous, ce qu’on souhaiterait, c’est que ce soit prolongé jusqu’à nos maisons", insiste Josseline Abry.
D'autant plus que le chemin est aujourd'hui devenu particulièrement dangereux. "Je suis tombé plusieurs fois avec ma brouette sur la descente du vallon là-bas. On est restés coincés suite à la tempête Alex. C’est moi qui nous ai débloqués avec mes outils pour sortir de là", raconte l'agriculteur Nicolas Celli.
Depuis 2018, trois demandes ont été déposées pour la création d’une piste qui pourrait aussi servir aux pompiers. Toutes ont été refusées par la préfecture, au motif que les secours n’auraient pas besoin d’un tel accès.