BFM DICI
bfmdici

Valensole: l'accueil de jour de l'Ehpad ne va pas fermer ses portes

L'accueil de jour de Valensole a annoncé qu'il fermerait ses portes le 31 mars prochain. (Illustration)

L'accueil de jour de Valensole a annoncé qu'il fermerait ses portes le 31 mars prochain. (Illustration) - JEFF PACHOUD © 2019 AFP

Des familles étaient inquiètes en apprenant par courrier le 14 janvier que l'accueil de jour de l'Ehpad de Valensole allait fermer ses portes. "Un quiproquo" selon le directeur de l'ARS du département qui tient à rassurer les familles.

C'est dans un courrier qu'Arlette Ménétré a appris que l'accueil de jour de l'Ehpad Le Valensoleillé, où se rend son mari quatre jours par semaine, à Valensole (Alpes-de-Haute-Provence), allait fermer définitivement le 31 mars prochain. "Je me suis dit, on va partir, on va partir tous les deux, ce n'est pas possible, on va disparaître. J'ai pensé aussi aux autres familles", avance-t-elle.

Arlette voit alors son monde s'écrouler. Pour elle, l'accueil de jour est essentiel. Et encore plus depuis le mois de décembre, quand elle a fait un malaise. Depuis, son mari, Claude, âgé de 84 ans, se rend quatre fois par semaine dans cet accueil de jour.

Arlette ajoute: "Il adore ça, ça lui fait du bien. Il est content d'y aller. Je suis très très fatiguée, sans cet accueil de jour, je n'ai pas de répit. C'est très compliqué, si je ne peux pas me reposer, je ne sais pas comment je peux tenir."

L'accueil, moment de répit pour les aidants

Quand cet ancien boulanger est pris en charge par l'Ehpad, Arlette, elle, en profite pour faire des courses ou aller chez le médecin. "L'après-midi, j'essaye de me reposer." Car la nuit en tant qu'aidante, n'est pas de tout repos: "Cette nuit encore, j'étais debout à 3 heures du matin pour le changer, et c'est comme ça tout le temps. Parfois j'arrive à faire une nuit, mais je ne dors pas, je n'ai pas de sommeil réparateur, je ne dors pas."

Dans cette lettre du 14 janvier que relit Arlette, deux numéros étaient indiqués comme solution: "Je les ai contactés, ce sont simplement des clubs pour aller jouer aux cartes. Ce n'est pas adapté pour recevoir des malades. La dame m'a répondu 'si vous voulez que je prenne votre mari, je le tiens sur une chaise car je ne pourrais jamais m'en occuper'. Comment on peut donner des numéros de clubs de village pas du tout adaptés?"

Arlette a alors tout fait pour que ce service ne lui soit pas retiré, à elle, mais aussi aux autres familles: elle a contacté la presse, fait des réunions, lancé une pétition et est même allée à la rencontre du député RN Christian Girard.

L'ARS veut renforcer ces dispositifs

De son côté, le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) des Alpes-de-Haute-Provence, Bertrand Biju Duval, l'affirme: "Il n'a jamais été question pour l'ARS de fermer des dispositifs d'accueil de jour où que ce soit sur le département. La volonté de l'ARS elle est au contraire de renforcer ces dispositifs."

Il ajoute: "En revanche, et c'est là qu'il y a un quiproquo où je ne sais pas quoi, l'ARS ne peut se satisfaire d'accueils de jour qui ne fonctionnent pas au niveau où ils devraient. Tous les accueils de jour (Seyne, Castellane, Valensole) fonctionnaient à moins de 50% de leur taux d'activité, pour certains à 20% parfois, ce qui n'est pas acceptable. Il a été demandé au gestionnaire (groupement hospitalier du territoire) de renforcer leur activité."

D'après le directeur, depuis le mois d'octobre, l'ARS travaille avec le GHT pour augmenter l'activité des accueils de jour.

Les maires de Puimoisson et de Riez mobilisés

"Oui, on a l'enjeu de distance dans le département, ce qui est vrai pour tous les dispositifs, comment on répond à ça? Il faudrait qu'il y ait des accueils de jour itinérants. Cela permet de mieux répondre aux besoins de chacun et de régler le problème des transports. Des choses toutes simples qui n'avaient pas été réfléchies par le porteur", souligne-t-il.

Les maires de Puimoisson et de Riez sont déjà prêts à prêter un local pour ce projet. "La commune de Riez pourrait mettre à disposition un local de 30m2 équipé pour des personnes à mobilité réduite. Il y a Riez certes, mais il y a aussi toutes les communes aux alentours Roumoules, Ste-Croix-du-Verdon, Allemagne-en-Provence. Riez c'est un pôle de vie et ce serait bien qu'on arrive à faire cet aménagement sur la commune", a confié le maire de Riez, Christophe Bianchi.

Une prochaine réunion est prévue au mois de mars avec l'ARS, le GHT et les maires du territoire.

Fanny Pechiney