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Un Briançonnais condamné à de la prison ferme pour avoir harcelé sexuellement une quinzaine de femmes

Le tribunal de Gap (image d'illustration).

Le tribunal de Gap (image d'illustration). - BFM DICI

L'homme a également une obligation de suivre des soins, d'indemniser les victimes et interdiction de rentrer en contact avec elles.

Le tribunal de Gap (Hautes-Alpes) a condamné mercredi 10 janvier un Briançonnais à 18 mois de prison dont 10 ferme pour avoir envoyé des messages, photos et vidéos à caractère pornographique à une quinzaine de femmes.

Les premiers faits remontent en mars 2022, lorsqu’il envoie, en plein milieu de la nuit, des messages sexuels à certaines anciennes collègues d'un magasin briançonnais, où il avait été responsable en période d’essai. 

Certaines reçoivent jusqu’à une trentaine de messages accompagnés de photos de son pénis en érection, ainsi que des vidéos d’ébats sexuels.

Les victimes, dont cinq se sont constituées partie civile, ont toutes expliqué n'avoir rien vu venir, ne s’en étant tenues qu'à des relations strictement professionnelles. Des plaintes ont été déposées.

L’homme a recommencé en octobre dernier en contactant d'autres femmes, à qui il a demandé de faire des extras dans son nouveau bar, dans des tenues particulières, où de participer à des soirées libertines dans un chalet de luxe. Des propos et images parfois accompagnés d’une proposition de compensation financière.

Les victimes avaient peur de le croiser dans Briançon

Pendant l'audience, l'accusé, penaud, a reconnu “faire du mal à beaucoup de monde" autour de lui et s'est excusé auprès des quatre victimes présentes.

Il a aussi affirmé qu'il n'avait pas l'intention de les viser personnellement, ce qui n'a pas manqué de faire rire nerveusement la partie civile, alors que les messages reçus étaient personnifiés, avec parfois la mention d'autres femmes de la famille des victimes, mais aussi la description de scénarios et de lieux précis.

Un choc tel que certaines ont dû bénéficier d’un suivi psychologique, quand d’autres expliquent qu’elles avaient depuis peur de le croiser dans Briançon ou qu’il s’approche de leur entourage.

L’une d’elles avait même publié un post sur Facebook pour alerter les autres femmes dans la vallée.

Parmi celles qui ont reçu ces messages en octobre dernier, certaines le connaissent depuis le collège, quand d’autres ne le connaissaient que de vue.

Déjà condamné pour des faits similaires

À la barre, l’homme a peiné à donner des explications, mais est revenu sur des événements de sa vie personnelle, comme la séparation avec son ex-compagne et les complications à la naissance de son fils il y a six ans.

Si son fils n’en garde aucune séquelle, ce sujet semblait encore émouvoir l'accusé, qui l'a mentionné la voix sanglotante pendant l'audience.

L'accusé avait déjà été condamné pour des faits similaires en 2019, notamment sur son ex-compagne.

L'homme, qui n'a aucun antécédent psychiatrique ou psychologique, a également une obligation de suivre des soins, d'indemniser les victimes et interdiction de rentrer en contact avec elles.

La partie civile s’est dite soulagée de cette décision même si pour certaines, le traumatisme reste encore présent.

Maëlle Lions