"Nous sommes excédés": le maire de Manosque interpelle l'État sur la fermeture de 27 postes à l'hôpital

Le centre hospitalier Louis Raffalli, à Manosque. - BFM DICI
C'est un cri du cœur lancé par Camille Galtier, président du conseil de surveillance de l'hôpital de Manosque, maire de la ville et président de Durance Luberon Verdon Agglomération (DVLAgglo). "Nous attendons des actes, les paroles ne suffisent plus. Nous sommes excédés", se révolte-t-il dans un communiqué ce vendredi 8 décembre en interpellant l'État et l'ARS concernant la fermeture de 27 postes à l'hôpital de Manosque dès janvier.
D'après lui, il faut qu'ils "prennent leurs responsabilités dans la fragilisation organisationnelle et financière des hôpitaux français (...) Ils ont le devoir d'agir."
Une dette de 54 millions d'euros
Il demande à l'État trois choses. Premièrement, la "compensation à l'euro près de la perte financière générée par la fermeture des urgences". Selon Camille Galtier, cette dernière est la conséquence d'une organisation défaillante mais ne relève pas de la responsabilité de l'hôpital de Manoque.
Deuxièmement, Camille Galtier souhaite "la correction du mode de compensation en la défaveur des hôpitaux sur le calcul de l’activité de soins palliatifs ouverte en 2022". Il estime que le manque à gagner s'élève à 1,4 million d’euros en 2023.
Troisièmement, il réclame "la prise de responsabilité de l’ARS sur l’organisation du service des urgences au sein du territoire."
Enfin, il désire que les agents concernés par une suppression d'emploi puissent être dirigés vers d'autres postes au sein de l'hôpital ou dans le réseau hospitalier du département.
Les raisons de ces suppressions de postes, selon Camille Galtier, sont d'abord structurelles puisque l'établissement hospitalier a emprunté 90 millions d'euros pour sa reconstruction en 2010 et doit s'acquitter d'une dette annuelle de 5.2 millions d'euros, estimée au total à 54 millions d'euros.
Le maire de Manosque rappelle aussi que l'effectif des agents avait été revu à la hausse lors de la crise du Covid-19 et que depuis quelques mois, la fréquentation de l'établissement a baissé avec la fermeture des urgences.
Camille Galtier souhaite rappeler que 16 postes d’urgentistes sont indispensables pour que le service des urgences fonctionne normalement.
"Sur ces seize postes, seulement 9 sont actuellement pourvus", précise-t-il.
Ce manque de personnel engendre de fait la fermeture fréquente des urgences, à tel point que les urgences affichent 210 nuits de fermeture en 2023.