Hautes-Alpes: des enseignants et parents d'élèves dénoncent les "dotations insuffisantes" des collèges

Une intersyndicale composée de Sud Éducation et de la CFDT ainsi que la fédération de parents d'élèves FCPE dénonce, dans un communiqué daté du 9 janvier, les "dotations insuffisantes des fonds alloués aux établissements scolaires" dans les Hautes-Alpes.
En ce début d'année, l'Éducation nationale et le conseil départemental échafaudent les budgets prévisionnels. Et ils ont chacun déçu les représentants du personnel enseignant et des parents d'élèves.
L’intersyndicale reproche ainsi à l’État de "limiter les dépenses, voire faire des économies, au détriment du service public d’éducation", ce qui auraient des conséquences sur "les conditions d’apprentissage des collégiens et les conditions de travail de tous les personnels œuvrant dans les EPLE (enseignants, assistants d'éducation, accompagnants d'élèves handicapés, agents)".
Pas de compensation de l'inflation
Parallèlement, elle reproche au département de vouloir "faire des économies" et de n’avoir "ni augmenté les dotations de fonctionnement (chauffage, entretien…), ni les dotations pédagogiques (fonds de solidarité, voyage scolaire), alors que l’inflation était de 5,2% en 2022 et 4,9% en 2023".
Joël Brocher, le co-secrétaire de Sud Éducation, entre davantage dans les détails. "Le conseil départemental à la charge de l’entretien des bâtiments [et] n’a pas augmenté cette dotation. C’est le budget pédagogique qui est impacté, ce qui oblige les chefs d’établissement à trouver des passe-passe".
Des exemples précis sont notamment pointés par ce syndicat d'enseignants comme l'allumage tardif du chauffage dans un collège de Gap cet hiver, des manuels scolaires périmés. A contrario, il dénonce les dépenses "ostentatoires et inutiles" comme l’installation de caméras de surveillances au collège Fontreyne à Gap alors que "d’autres travaux restent en suspens".
Le président de la FCPE des Hautes-Alpes, Philippe Renaud, nuance toutefois la critique à l'égard de la collectivité locale. "Le département fait ce qu’il peut. La baisse de moyens relève plus du niveau national", indique-t-il.
Des dotations maintenues selon le département
Contacté, le conseil départemental se défend d'avoir réduit les financements. "En 2024, les dotations pour les collèges des Hautes-Alpes étaient de près de 2,4 millions d'euros. En 2025, elles sont de près de 2,7 millons d'euros", assure Maryvonne Grenier, vice-présidente chargée de l’Éducation dans les Hautes-Alpes.
À ses yeux, il y a une confusion sur les compétences partagées entre l'État et la collectivité. "Les manuels scolaires, par exemple, ne sont pas des dépenses qui incombent au département mais à l’Éducation nationale", se justifie-t-elle.
La vice-présidente précise également que les établissements scolaires "gèrent eux-mêmes leur budget". Les conseils départementaux s'occupent des bâtiments, de l’énergie, de la restauration scolaire ou encore de l’informatique.
"Ce sont les établissements qui interviennent pour allumer leur chauffage au moment où il le faut. En cas de difficultés, ils peuvent faire appel aux fonds de réserve si c’est une problématique liée à ce qui dépend du département".
Par ailleurs, l'élue ajoute que "le département intervient de l’ordre de 350.000 euros par an sur des thématiques qui sortent de nos compétences initiales".