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Gap: le Conseil de surveillance du Chicas demande "l'éloignement" définitif du Dr Hammami

L'hôpital de Gap (image d'illustration)

L'hôpital de Gap (image d'illustration) - BFMDICI

Le retour du chirurgien après deux ans de suspension est à l'origine d'un conflit sans précédent au sein du personnel de l'hôpital. Il avait dénoncé les pratiques du Dr Gilles Norotte, dont le recours à la cimentoplastie discale.

La suspension temporaire du Dr Hammami est un pas en avant. Mais cet éloignement pour une durée de cinq mois reste insuffisant pour le Conseil de surveillance du Chicas de Gap, dont les membres étaient réunis ce mercredi pour un vote avec l'édile de la ville, Roger Didier, et Daniel Spagnou, maire de Sisteron.

"L'éloignement du chirurgien récemment suspendu est devenu une nécessité pour l'avenir de notre établissement, écrivent-ils dans un communiqué, tout comme le fait de lui assurer un avenir professionnel plus serein, en confiance, avec de nouveaux collègues."

Et le Conseil de surveillance du Chicas d'appeler la Directrice du centre national de gestion et le ministre de la Santé à "solutionner cette crise".

La réintégration du Dr Hammami le 22 mars a entraîné un conflit sans précédent au sein des personnels soignants. Elle a conduit à des démissions et à la mise en arrêt maladie de médecins assurant ne pas être en mesure de soigner aux côtés du praticien.

"Aucune nouvelle médiation n'est possible"

À la mi-avril, près de 50 agents avaient été reçus par le médecin du travail et une trentaine de médecins et soignants étaient en arrêt maladie, selon le collectif Pour l'avenir du Chicas. En conséquence, l'offre de soin s'est réduite au fil des jours et plusieurs dizaines de consultations ont été reportées.

Dédouané par un conseil de discipline nationale, le Dr Raouf Hammami, avait été reconnu le 10 mars comme "lanceur d'alerte" par le Défenseur des droits. C'est pourquoi il avait pu faire son retour à l'hôpital.

"Aucune nouvelle médiation n'est possible, assure ce mercredi le Conseil de surveillance du Chicas. Le conflit est allé trop loin. La confiance est rompue."

Une offre de soin limitée

Et si la suspension du Dr Hammami a tout de même "permis de lever la tension extrême qui régnait au sein de l'établissement", l'offre de soins reste très limitée, notamment dans le service d'orthopédie. "Les chefs de pôle ont démissionné, ainsi que la plupart des chefs de service", poursuit le Conseil de surveillance, tandis que d'autres personnels cherchent à changer d'établissement. Des intérimaires seront recrutés "pour assurer la permanence des soins".

"Les conséquences financières sont déjà bien trop lourdes pour un établissement en difficulté. Les deniers publics consacrés à la gestion de cette crise interne dépassent l'entendement", ajoutent-ils.

Pour sa part, le Dr Raouf Hammami a annoncé qu'il allait contester sa suspension, décision qu'il juge "d'une brutalité extrême", devant le tribunal administratif de Marseille par une demande de référé-suspension.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions